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Finances publiques

Didier Migaud: "la Cour des comptes essaie d'être exemplaire dans la gestion de ses propres crédits"

Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes

Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes - -

Invité de BFMTV et RMC alors que la Cour des comptes vient de publier en cascade des rapports sur la mauvaise utilisation de l'argent public, son premier président a rappelé la nécessité de réduire les déficits.

Coût excessif des péages d'autoroutes, surcoût des énergies vertes, mauvaise organisation des tribunaux de commerce comme des services de l'Etat en province, certification des comptes de l'Elysée, déconfiture de Dexia: avant la trève estivale, les magistrats de la Cour des comptes n'ont pas ménagé leur peine pour contrôler l'utilisation de l'argent public.

Didier Migaud, le premier président de la haute juridiction financière était justement l'invité de BFMTV et RMC ce 26 juillet. Il est d'abord revenu sur le rapport (révélé en exclusivité par BFMBusiness.com) concernant les péages autoroutiers. "Les hausses des péages sont supérieures à l'inflation et ne sont pas toujours justifiées", a-t-il déploré. "Il faut que l'Etat arrête une doctrine sur les investissements financés par les péages", a-t-il ajouté. "Il faut sûrement être plus rigoureux avec les sociétés autoroutières".

28 milliards d'économies

Concernant les économies budgétaires, Didier Migaud a rappelé que les 28 milliards d'euros d'économies nécessaires ces deux prochaines années correspondent non à des recommandations de la Cour mais au simple respect des engagements pris par la France vis à vis de l'Europe. "C'est l'effort structurel qui est important", a-t-il insisté.

A propos des 60.000 créations d'emplois annoncés dans l'Education nationale, Didier Migaud a remarqué qu'il fallait obligatoirement supprimer des postes ailleurs.

Ambitions ministérielles ?

Interrogé sur d'éventuelles ambitions ministérielles, l'ancien député PS a botté en touche, rappelant qu'il voulait rester à la tête de la Cour. Questionné sur ses revenus, il a reconnu être l'un des hauts fonctionnaires les mieux payés de France avec 170.000 euros annuel, avec voiture mais sans appartement de fonction.

Enfin, il a affirmé que "la Cour des comptes essayait d'être exemplaire dans la gestion de son propre budget". Il a cependant déploré que les moyens de la Cour française soient inférieurs à ceux des intitutions identiques à l'étranger.

Patrick Coquidé