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Finances publiques

La diplomatie française poursuit son recentrage

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, et Bernard Cazeneuve, ministre du Budget

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, et Bernard Cazeneuve, ministre du Budget - -

Le Quai d'Orsay verra ses moyens à nouveau réduits en 2014. L'occasion de poursuivre le reformatage de notre réseau d'ambassades et de consulats. L’Europe et certains petits pays sont délaissés au profit d'une présence renforcée dans les pays émergents.

Sous la direction de Laurent Fabius, le Quai d'Orsay profite des restrictions budgétaires pour continuer le "reformatage" du réseau diplomatique français. Le rapport budgétaire du député PS Jérôme Lambert sur "l’action extérieure de l’Etat" en détaille les points importants en 2014.

En décembre 2012, la diplomatie française employait 14.523 personnes. Depuis 2007, rappelle Jérôme Lambert, 1.752 postes ont été supprimés. Et cela va continuer. Résultat : il n’y aura plus d’ambassades françaises à Trinité et Tobago ou au Malawi, et une présence minime en Erythrée ou au Honduras. La France va mettre un terme à sa présence dans quatre pays et la réduira dans douze autres Etats. Certains services français seront également fusionnés au Canada et en Europe.

La cession de locaux diplomatiques se poursuit

Autre réduction de frais: la vente de locaux diplomatiques. Une méthode qui rapporte, mais seulement sur le budget de l’année de la vente. Lors de de la réunion de la commission élargie de l'Assemblée sur le projet de loi de finances, mardi 22 octobre, le ministre des Affaires Etrangères a défendu cette politique de vente, en prenant pour exemple un terrain en Asie "d’une valeur de 150 millions d’euros, ce qui est loin d’être négligeable".

Il a cependant reconnu l’importance pour le rayonnement de la France d’un certain apparatus du corps diplomatique. "Un ambassadeur doit pouvoir convier de hauts responsables dans sa résidence et non au restaurant", a-t-il ajouté.

Exemple de vente controversée, celle de la "maison de France" à Berlin, qui abrite notamment l’institut culturel. Le ministre a lui-même évoqué de "nombreuses protestations" et a déclaré qu’une décision serait prise d’ici le mois de décembre.

L'Indonésie ou le Nigéria privilégiés

En revanche, d’autres pays suscitent l’intérêt du Quai d’Orsay. "Lorsque l’on pense au développement auquel sont promis des pays comme l’Indonésie, le Mexique ou le Nigéria, il est évident que nous n’y sommes pas du tout au niveau où nous devrions être", a déclaré Laurent Fabius. L'ojectif du ministre est d'installer une diplomatie économique.

Il a également souligné le succès de ses "représentants spéciaux", comme Jean-Pierre Chevènement en Russie ou Jean-Pierre Raffarin en Algérie. Selon Laurent Fabius, Louis Schweitzer, envoyé au Japon, "a réalisé l’alliance entre Renault et Nissan".

Joseph Sotinel