BFM Business
Finances publiques

Economies budgétaires : les députés PS ne veulent pas entendre parler de rigueur

La feuille de route de Bercy est encore très floue

La feuille de route de Bercy est encore très floue - -

Officiellement, il n'y aura pas de nouveau plan de rigueur après les sombres prévisions de Bruxelles. Pourtant, les parlementaires socialistes redoutent que le gouvernement décide de nouvelles mesures d'économies dans les prochains mois.

Le couperet de la Commission de Bruxelles est donc tombé vendredi 22 février. Elle prévoit une croissance de 0,1% en France cette année avec un déficit à 3,7%... et qui se creusera à 3,9% du PIB en 2014.

La réponse de la France ne s'est pas faite attendre : il n'y aura pas de mesures d'ajustements supplémentaires, et la réduction du déficit à 3% sera reportée a fin 2014... La feuille de route de Bercy est donc encore très floue. Et le gouvernement marche sur des oeufs face à sa majorité à l'Assemblée.

Seulement ce qui a été voté

"On s'en tient à ce qu'on a déjà voté". C'est le mot d'ordre d'un influent député de la majorité à l'Assemblée Nationale. Malgré les chiffres de Bruxelles, les parlementaires socialistes ne veulent donc pas entendre parler d'ajustements supplémentaires.

Une partie d'entre eux est déjà echaudée par le Crédit d'impot pour la compétitivité et l'emploi(Cice), ou les mesures d'économies drastiques qui se profilent dans les services de l'Etat. Les premières fissures apparaissent sur ces thèmes au sein de la majorité.

Alors, pour ne pas brouiller le message du récent virage de politique économique, Bercy et les tenors socialistes de l'Assemble tiennent pour le moment le meme discours : il ne faut surtout pas activer de nouveaux leviers fiscaux ou d'economies de dépenses, car nous sommes sur le bon sentier, nous dit un député socialiste.

Que ce soit à la commission des finances de l'Assemblée ou à Bercy on ne parle désormais plus que deficit structurel, c'est à dire hors effets néfastes de la conjoncture. Il faut dire que ce déficit est bien plus présentable : il s'élèvera à seulement 1.6% du PIB cette année...

Mathieu Jolivet