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Effondrement sans précédent de l'activité privée en France

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L'indice composite de l'activité globale a chuté en mars à 28,9 points, contre 52 en février, selon Markit. Du jamais vu depuis la création de l'indicateur en 1998. La chute est encore plus abyssale ailleurs en Europe.

L'économie à l'arrêt. Après la publication du très médiocre indice de l'activité manufacturière française en mars (43,2, contre 49,8 en février), IHS Markit vient de publier celui des services, tout aussi mauvais. Il recule de 52,5 en février à 27,4 en mars. Rappelons qu'un indice supérieur à 50 signale une expansion, un indice inférieur à cette limite indique une contraction de l'activité.

L'indice composite de l'activité privée globale chute en conséquence à 28,9 points, contre 52 en février. Selon Markit, il s'agit de la plus forte contraction de l'économie française sur un mois depuis la première publication de l'indicateur en mai 1998.

Pas d'amélioration en vue

"Cet effondrement de l'activité globale reflète les cessations d'activité dans les entreprises et la baisse vertigineuse de la demande liées à la propagation du Covid-19 à l'échelle mondiale", a souligné le cabinet dans un communiqué.

Cette situation ne pourra pas s'améliorer "tant que persisteront les mesures de confinement et de fermetures d'établissements imposées par les différents gouvernements", estime Eliot Kerr, économiste à IHS Markit et cité dans le communiqué.

Il juge ainsi "essentiel" la mise en place de "mesures fiscales efficaces destinées à enrayer la vague de suppressions d'emplois amorcée ces dernières semaines".

Si la chute est vertigineuse en France, elle est encore plus rapide dans d'autre pays de la zone euro comme l'Italie où l'indice composite atteint un plancher absolu à 20,2 points dont 17,4 dans les services! 

Une baisse du PIB annuelle proche de 10% en zone euro

Dans la zone euro, l'indice composite se fixe en mars à 29,7, soit "une chute sans précédent", note IHS. "Conformes, pour la dernière période d’enquête, à un taux de contraction annuel du PIB proche des 10%, les données PMI de la zone euro semblent en outre vouées à poursuivre leur courbe baissière dans les prochains mois", juge Eliot Kerr.

"Aucun pays n’a échappé à l’effondrement de leurs niveaux d’activité en mars, mais la chute particulièrement sévère de l’indice PMI du secteur des services italien donne très certainement un avant-goût de la situation à venir dans d’autres pays, à mesure que les fermetures d’établissements et règles de confinement se généraliseront et seront appliquées plus rigoureusement", poursuit-il.

Olivier Chicheportiche avec AFP