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Elysée : la réforme au pas de charge

Illustration - Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux

Illustration - Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux - LUDOVIC MARIN / AFP

Emmanuel Macron veut réformer plus vite, et plus loin. C'est en substance le message qu'il a fait passer via le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux à l'issue du Conseil des ministres ce vendredi.

« Aller plus loin, plus fort, plus radicalement...». Les mots employés par Benjamin Griveaux sont loin d'être neutre. Selon lui, si les Français n'ont pas ressenti de changements notables dans leur quotidien, « c'est que le gouvernement a peut-être trop composé avec certains conservatismes ». Aujourd'hui donc, l'exécutif veut être plus radical dans les méthodes, et transformer plus vite le pays (thème sur lequel s'est fait élire Emmanuel Macron). « On repart de l’avant. On a calé en novembre, mais on a mis un grand coup d'accélérateur en décembre avec 10 milliards d'euros en faveur du pouvoir d'achat », nous dit un proche d'Edouard Philippe.

Le Premier Ministre qui, après une fin d’année cantonnée à Matignon d’où il gérait la crise des gilets jaunes, va désormais reprendre un rythme de deux déplacements par semaine. Emmanuel Macron aussi va multiplier les déplacements au contact des Français. Il s’apprête à faire une tournée des treize régions françaises où il rencontrera de nombreux maires. Plus de terrain donc… et un volontarisme affiché.

L’Elysée ne cède rien sur les chantiers sociaux

Lors de ses vœux, déjà, Emmanuel Macron s'était dit déterminé à mener à bien trois réformes majeures à venir : celles de la fonction publique, de l'assurance-chômage et des retraites. Le chef de l'Etat précisant aussi qu'il comptait aller plus loin. Au cœur des réflexions - et du débat national à venir- , la fiscalité (comment rendre l'impôt plus acceptable) et le fonctionnement de nos institutions. Pas de pauses dans les réformes donc. L'agenda sera précisé mercredi prochain. Et dans une lettre qu'Emmanuel Macron va adresser aux Français dans les prochains jours, l'esquisse sûrement de nouveaux chantiers pour tenter de relancer son quinquennat.

« On a du pain sur la planche »

Parmi les sujets qui émergent au sein de la majorité, celui d’une grande réforme fiscale. Bénédicte Peyrol, députée LREM membre de la Commission des Finances à l’Assemblée, remet sur la table la vieille idée d’une fusion impôt sur le revenu-CSG, afin que symboliquement tout le monde paie l’impôt dès le premier euro gagné. Un sujet que le secrétaire d’Etat Olivier Dussopt juge « très intéressant ». Mais vu l’ampleur des réformes à venir, et le caractère explosif d’un tel chantier, pas certain que l’exécutif se lance dans cette remise à plat de la fiscalité. « Attention au grand soir fiscal », nous dit-on à Matignon où l’on se focalise surtout sur la bonne mise en œuvre du prélèvement à la source.

Aller plus loin certes, mais l’exécutif doit déjà gérer en 2019 les chantiers sociaux des retraites et de l’assurance chômage, une remise à plat de la fiscalité locale pour financer la suppression de la taxe d’habitation, et une révision constitutionnelle. Comme le résume un proche d’Edouard Philippe, « on a du pain sur la planche ».