Emmanuel Macron attendu au tournant par les syndicats
Il n’aura fallu que quelques heures pour qu’un "Front social" ne décide de manifester contre Emmanuel Macron. Lundi 8 mai, au lendemain de sa victoire face à Marine Le Pen, plusieurs associations, collectifs ou syndicats se sont en effet rassemblés pour protester contre le projet politique du successeur de François Hollande.
Dans le collimateur des manifestants: la réforme du droit du travail, qu'Emmanuel Macron souhaite faire passer par ordonnances. La situation s’annonce tout aussi explosive que lors de la dernière loi El Khomri, qui avait entraîné de nombreuses manifestations et blocages. Si les dirigeants de la CGT se réuniront cette semaine pour décider de l’attitude à adopter, certaines sections de la confédération sont d’ores et déjà venus gonfler les rangs du Front social.
Même chose du côté de Solidaires, qui a fait savoir son désaccord avec ce qu’il considère comme une politique "autoritaire" et "libérale".
La CFDT sera très vigilante
Jean-Claude Mailly, le leader de Force Ouvrière, a lui aussi prévenu qu’il mobiliserait ses troupes si Emmanuel Macron persiste à vouloir passer en force. Ces dernières sont d’ailleurs priées de ne pas trop s’éloigner de Paris, au cas où le besoin de venir battre le pavé se ferait pressant.
Même les syndicats réformistes affichent leur méfiance vis-à-vis des réformes à venir. "Il va se heurter à l’ensemble des forces syndicales", confie ainsi un cadre de la CFE-CGC à BFM Business.
La CFDT, pourtant soutien du gouvernement lors de la controversée loi Travail, n’est pas en reste. "D'accord Emmanuel Macron veut aller vite, mais pas question qu'il fasse l'impasse sur la concertation", indique l'un des hauts responsables du syndicat, qui ajoute que sur le fond, les lignes rouges de la CFDT n'ont pas bougé.
Si le chef de l’État veut plafonner les indemnités prud'homales, ou s'il veut permettre aux chefs d'entreprises de déclencher des référendums, le premier syndicat de France dans le privé s'y opposera. Ce qui tombe plutôt mal pour Emmanuel Macron, dans la mesure où ces deux propositions font partie intégrante de sa réforme.