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Finances publiques

Emprunts toxiques: les hôpitaux en appellent à l'Etat

Les hôpitaux publics craignent que cette situation ne pénalise les patients.

Les hôpitaux publics craignent que cette situation ne pénalise les patients. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

La Fédération Hospitalière de France doit rencontrer dans les prochains jours les pouvoir publics pour leur demander de prendre en charge les dettes toxiques qu'ils ont contractés. Les hôpitaux veulent obtenir l'accès au fonds d'aide dont bénéficient les collectivités locales.

Les hôpitaux publics réclament un allègement de leur facture. Selon le Figaro de ce lundi 31 mars, le président de la Fédération Hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux va demander "dans les prochains jours" à Bercy un soutien de l'Etat face au 1,5 milliard d'euros d'emprunts toxiques que les hôpitaux publics ont contractés durant les années 2000.

Plus précisément, le patron de la FHF va demander à ce que les établissements publics puissent bénéficier du nouveau fonds de soutien aux collectivités locales plombées par ces emprunts toxiques.

Problème: l'enveloppe de ce fonds crée l'an dernier n'est que de 100 millions d'euros. Or, pour faire face aux besoins des hôpitaux, il faudrait quasiment doubler ce montant.

Les banques mises au banc des accusés

Dans une tribune dans Le Monde du 27 mars dernier, Frédéric Valletoux justifiait sa doléance en expliquant que "l'impact des emprunts structurés sur les ressources des hôpitaux et, in fine, sur les dépenses de l'Assurance-maladie est considérable. Ils représentent près d'un quart de l'endettement des structures hospitalières, et plus d'un tiers est considéré comme de la dette pourrie". Selon lui, ces coûts risquent d'avoir des conséquences sur les soins proposés aux patients.

Il expliquait que cette situation trouvait son origine "dans la succession de plans nationaux d'investissement, qui ont incité les établissements à s'endetter et, surtout, dans la stratégie agressive de commercialisation de produits à risques mise en place par certaines banques au début des années 2000".

Le pérsident de la FHF affirmait également que les banques réclament aux hôpitaux des coûts de sortie exorbitants, "avoisinant parfois 100% des sommes empruntées". En conséquence, il compte "mettre à contribution les banques responsables qui doivent assumer leur part du sinistre" et leur demander ainsi d'abonder davantage le fonds de soutien aux collectivités locales.

J.M.