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Édouard Philippe en opération séduction à Paris Europlace

Lors de son discours à Paris Europlace, le Premier ministre a tendu la main aux entreprises étrangères en réitérant une batterie de mesures censées attirer les investisseurs sur la place financière de la capitale.

À l’occasion de la vingt-troisième édition du Paris Europlace International Financial Forum, le Premier ministre Édouard Philippe a rappelé sa volonté de faire de la capitale française le haut lieu de la finance européenne, après la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Devant 1500 représentants européens et internationaux de la communauté financière, le locataire de Matignon a d’abord tenté de charmer son auditoire en débutant son discours en anglais. "L’attractivité de la place financière de Paris est un objectif. Soyons clairs, cette attractivité, elle ne se décrète pas, elle se démontre", a-t-il déclaré.

"Il ne peut y avoir de politique d’attractivité du territoire, de la capitale, de la région Ile-de-France, de l’ensemble du pays, que si nous savons dépasser les clivages partisans", a poursuivi Édouard Philippe, rappelant par la même occasion que "le développement de l’attractivité exige de dépasser les seuls aspects du coût, du travail notamment, et de la fiscalité même si ces questions sont sérieuses et doivent obtenir des réponses".

Des mesures fiscales 

Après avoir vanté la qualité de vie, la culture, la formation et plus largement l’écosystème français, le Premier ministre a réitéré une série de mesures censées "permettre le développement de l’attractivité de la place financière de Paris".

"S’agissant du volet fiscal nous allons supprimer la dernière tranche de la taxe sur les salaires afin de réduire le coût du travail sur les emplois les plus qualifiés, supprimer l’extension de l’assiette sur les opérations infraquotidiennes de la TTF (taxe sur les transactions financières, ndlr) française, […] mettre en œuvre, dans un calendrier rapide et resserré à la fois, la suppression de l’impôt sur la fortune pour le transformer en impôt sur la fortune immobilière qui permettra de libérer ceux qui investissent dans les entreprises et font circuler le capital de cette taxation", a listé Édouard Philippe. Avant d’annoncer la mise en œuvre d’un prélèvement fiscal unique sur les revenus du capital et de plus-values de l’ordre de 30% ainsi que la baisse de l’impôt sur les sociétés à 25% d’ici 2022.

À travers ces mesures, le Premier ministre souhaite donner "une visibilité, une lisibilité" sur le chemin qui sera celui du gouvernement dans les années qui viennent. "La volatilité, l’instabilité, l’imprévisibilité des dispositions fiscales constituent un handicap que nous devons corriger", a-t-il reconnu.

Révision du Code du travail

Au-delà des dispositions fiscales, Édouard Philippe a réaffirmé sa volonté de revoir le Code du travail, "devenu trop complexe", avant la fin de l’été. Il a notamment promis "l’exclusion du bonus différé de certains salariés du secteur financier de l’assiette de calcul des indemnités de licenciement".

Enfin, le Premier ministre a de nouveau formulé le souhait de développer trois lycées internationaux en Ile-de-France ainsi que des sections internationales. Il a par ailleurs promis de développer et spécialiser "une des chambres de la Cour d’appel de Paris pour faire en sorte que les questions relatives au droit, aux différends qui peuvent émerger soient réglées dans de meilleurs conditions de droit, de délais ou encore d’expertise". Il a également annoncé la fin de la "surtransposition des directives européennes".

"Lorsqu’on veut transformer la réalité […] il faut agir avec constance et avec cohérence. Le chemin sur lequel nous nous engageons, nous nous y engageons de façon résolue. […] Pour arriver à bon port, il ne faut pas perdre le cap. Nous allons agir avec constance et détermination pour faire en sorte que l’attractivité de la place financière de Paris soit renforcée, pour faire en sorte que les acteurs financiers français et non français viennent ou reviennent s’installer à Paris, pour faire en sorte de créer des emplois, de créer des richesses. Et pour faire en sorte que Paris, l’Ile-de-France et la France tout entière se portent mieux dans les années qui viennent".
P.L