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Encadrement des loyers: énième revirement

Lille et les villes volontaires pour appliquer l'encadrement des loyers.

Lille et les villes volontaires pour appliquer l'encadrement des loyers. - Miguel Medina - AFP

Manuel Valls a annoncé, vendredi 29 août, la suppression de ce dispositif. Mais dès samedi, Martine Aubry a demandé qu'il soit appliqué à Lille et à d'autres villes volontaires. Le Premier ministre a donné son accord.

L'encadrement des loyers aura fait couler beaucoup d'encre. Cécile Duflot avait mis en place, dans sa loi Alur votée en mars, un dispositif d'encadrement des loyers. Vendredi 29 août, dans son plan de relance pour le logement, Manuel Valls avait annoncé la suppression de ce dispositif, sauf à Paris. Samedi 30 août, Martine Aubry avait tapé du poing sur la table et demandé que sa ville – Lille - , "reconnue comme la troisième la plus chère de France", ainsi que d'autres "villes volontaires", bénéficient comme Paris de l'encadrement des loyers.

Manuel Valls n'a pas voulu se lancer dans la polémique et s'est dit d'accord, dans Le Journal du dimanche, pour que Lille et d'autres villes volontaires puissent, comme Paris, "expérimenter l'encadrement des loyers".

"Si en plus de Paris, d'autres villes comme Lille sont volontaires pour expérimenter l'encadrement des loyers, qu'elles le fassent", déclare le Premier ministre au JDD.

Pas d'abandon dans les zones à fortes tensions

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a estimé dimanche "décisif que le secteur du logement apporte sa contribution à la croissance et à l'emploi".

"Ce que nous voulons, c'est que le secteur du bâtiment reparte, que les Français puissent acheter, que les Français puissent investir éventuellement pour louer, parce que c'est décisif aujourd'hui que le secteur du logement apporte sa contribution à la croissance et à l'emploi", a déclaré le ministre, invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.

Interrogé sur l'abandon de la mesure phare de la loi Alur sur l'encadrement des loyers qui ne s'appliquera finalement, à titre expérimental, qu'à Paris, Michel Sapin a regretté qu'elle ait été perçue "comme un encadrement général qui bloque tout".

Aujourd'hui, a-t-il expliqué, le bâtiment est "le secteur qui va le plus mal dans l'économie française". "Il y a actuellement un déficit de l'ordre de 0,4 point de croissance, du seul fait que le secteur du bâtiment (est) aujourd'hui en plus mauvaise situation qu'il ne l'était en 2009", a-t-il rappelé. Pourquoi ? "Parce qu'on construit beaucoup trop peu de logements, ça prouve qu'il faut aussi du pragmatisme et qu'il faut faire en sorte que cette promesse, qui sera appliquée, s'applique là où c'est nécessaire et ne soit pas un épouvantail là où elle n'est pas nécessaire". "L'idée n'est donc pas d'abandonner l'encadrement des loyers dans les zones de très forte tension", a-t-il répété, rappelant que "les hausses de loyers sont, à part dans quelques zones, très faibles".

D. L. avec AFP