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Enquête - La liste des villes qui freinent la production de logements pendant les municipales

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Nous avons identifié une dizaine de villes qui affichent une certaine « tradition électoraliste » en matière de construction de logements. Une dizaine de villes où l'on constate une nette baisse des délivrances de permis de construire en année électorale.

Grâce aux chiffres officiels des permis de construire et mises en chantier ainsi qu'aux témoignages anonymes de plusieurs promoteurs et professionnels de la construction, nous avons identifié une dizaine de villes qui ralentissent la production de logements à l'approche des élections municipales. Retrouvez-ici l'intégralité de notre enquête.

Notez qu'il s'agit d'un échantillon. Les villes qui adoptent ce comportement sont évidemment bien plus nombreuses. Mais celles de notre liste s'appuient à la fois sur des données publiques et des témoignages de professionnels.

Rappelons également qu'il ne s’agit pas là de pointer du doigt des villes qui ne construiraient pas suffisamment, la plupart des villes citées sont d’ailleurs plutôt actives en la matière... en dehors des périodes électorales.

Meudon 

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À Meudon, sur les treize dernières années en moyenne 155 logements ont été autorisés chaque année. On en compte pourtant seulement moins d’une dizaine lors des deux dernières municipales.
Notez que la mairie de Meudon est entre les mains des centristes depuis près d'un-demi-siècle.

L’Haÿ-les-Roses 

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À L'Haÿ-les-Roses les différences sont un peu moins spectaculaires mais la baisse des délivrances de permis de construire reste nette sur les deux années électorales observées. En 2008 la mairie a accordé près de trois fois moins de permis de construire par rapport à la moyenne annuelle des treize dernières années. En 2014 ce sont même six fois moins de logements qui ont été autorisés.
Ville historiquement socialiste, L’Haÿ-les-Roses est passée à droite en 2014 avec l’élection de Vincent Jeanbrun, qui vient de quitter le parti Les Républicains.

Saint-Cloud 

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À Saint Cloud ce sont les mises en chantiers qui baissent lourdement lors des années électorales, les permis de construire reculant eux en années préélectorales. Les résultats sont là aussi très frappants puisqu’on comptabilise près de dix fois moins de mises en chantier pendant les années d’élections par rapport à la moyenne annuelle des treize dernières années.
Saint Cloud est à droite depuis des années. Son maire, Eric Berdoati est en place depuis près de 15 ans.

Bois Colombes

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À Bois-Colombes, lorsqu'on regarde les permis de construire délivrés ces treize dernières années, on repère rapidement les années d’élections municipales. Alors que sur la période observée la moyenne est de 137 logements autorisés par an, on ne comptabilise aucune autorisation en 2008 et en 2014.
Côté politique, le maire Yves Révillon, élu RPR puis UMP puis Les Républicains, est en place depuis 1995.

Chartres

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Chartres fait partie des villes où l’on constate un net ralentissement du nombre de logements autorisés pendant les années électorales. En 2008 on en compte près de quinze fois moins que le niveau moyen annuel observé ces treize dernières années. La différence est certes moins forte en 2014 mais elle reste considérable avec encore plus de deux fois moins de logements autorisés. 
Chartres est passée à droite en 2001 avec l’élection de Jean-Pierre Gorges, toujours en place depuis.

Colmar

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À Colmar on voit bien la fluctuation du nombre de logements autorisés. Alors que la moyenne annuelle des treize dernières années est de près de 270 logements par an, on en compte seulement 35 en 2008. Chiffre certes plus élevé pour l’élection de 2014 mais on reste sur un niveau presque quatre fois inférieur à la moyenne annuelle.
Colmar est dirigée par la droite depuis 1995 avec l’élection de Gilbert Meyer toujours maire de la ville.

Saint-Brieuc

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La ville de Saint-Brieuc affiche elle aussi une nette baisse des autorisations en années électorales. En 2008 et en 2014 on compte près de trois fois moins de logements autorisés par rapport à la moyenne annuelle constatée ces treize dernières années.
Longtemps à gauche, le mairie de Saint-Brieuc est dirigé par les centristes depuis près de 20 ans.

Tassin-la-Demi-Lune

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À Tassin-la-Demi-Lune aussi le nombre de logements autorisés recule nettement pendant les années électorales. En 2008 on enregistre ainsi plus de quatre fois moins de logements par rapport à la moyenne annuelle observée ces treize dernières années. En 2014 ce sont encore deux fois moins de logements autorisés par rapport à cette moyenne.
La droite et le centre ont tour à tour occupé la mairie de Tassin-la-Demi-Lune. Le maire Les Républicains, Pascal Charmot est en place depuis 2014.

Cagnes-sur-Mer

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Cagnes-sur-Mer fait également partie des villes où l'on observe une baisse très sensible des permis de construire durant les années électorales. En 2008 on enregistre ainsi près de dix fois moins de logements autorisés que la moyenne annuelle des treize dernières années. Et même si les chiffres sont un peu meilleurs en 2014, ils restent tout de même près de trois en dessous de cette moyenne.
Côté politique, Cagnes-sur-Mer est dirigée par la droite depuis au moins plus d'un demi-siècle. Le maire LR, Louis Nègre est en place depuis 1995.

Les environs de Cannes : Mandelieu-la-Napoule et Vallauris

Les promoteurs que nous avons interrogé ont systématiquement évoqué les environs de Cannes où selon eux il y une forte tradition électoraliste. Deux villes affichent des chiffres qui vont clairement dans le sens de ces témoignages. Mandelieu-la-Napoule et Vallauris.

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À Mandelieu-la-Napoule, quasiment aucun logement n'a été autorisé en 2008 alors qu'on frôle la centaine en moyenne annuelle ces treize dernières années. Pour l'élection de 2014 on comptabilise encore six fois moins de logements autorisés par rapport à cette moyenne.

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L'autre ville des environs de Cannes où la production de logements cale traditionnellement pendant les années d'élections municipales : Vallauris. Ici ce sont les chiffres de mises en chantier qui illustrent le mieux cette tendance. Lors des deux dernières élections municipales on compte six à sept fois moins de logements mis en chantier par rapport au niveau annuel moyen observé depuis 2006.

Marie Coeurderoy