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Épargne : 390 milliards d'euros dorment sur les comptes courants

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- - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Jamais depuis 25 ans, les ménages français n'avaient été aussi prudents avec leur argent. L’encours des comptes courants s’élève à 390 milliards d’euros au 1er trimestre, selon une étude BPCE. Un record.

14 000 euros. C’est la somme, en moyenne, que les Français laissent dormir sur leurs comptes courants, parfois répartis dans plusieurs banques et sur différents comptes. 390 milliards d’euros au total au 1er trimestre 2018. C’est ce que révèle une étude BPCE.

Et la tendance s’accélère : l'encours des dépôts à vue des ménages a augmenté de 50 % ces cinq dernières années, « captant l'essentiel des flux nouveaux d'épargne, au détriment des autres placements bancaires », souligne BPCE. Ainsi, dans le même temps, les sommes placées sur des livrets d’épargne n’ont, elles, augmenté que de 4 %.

Les Français jouent la prudence

Plusieurs explications à cette frilosité. D’abord, la prudence. Face à un environnement économique incertain, les ménages semblent vouloir plus que jamais mettre de l’argent de côté, et le garder disponible.

Ensuite, une aversion au risque qui reste forte et que les secousses des marchés pourraient d’ailleurs renforcer.

Enfin les faibles rendements des différents produits d’épargne – ainsi que le manque d’information - qui découragent. Une personne sur dix avoue ainsi ne pas se lancer dans les placements « par paresse ».

Un phénomène qui est européen. Les encours des dépôts à vue ont progressé partout en Italie, en Espagne, en Belgique même en Allemagne.

Pas de changement en vue

Et cela ne devrait pas s'inverser dans l'immédiat. La BCE a promis de maintenir des taux bas jusqu'à l'été 2019. En France, le taux du Livret A restera inchangé jusqu'à début 2020.

Il faudra également compter, selon l'étude de la BPCE, avec les répercussions sur la consommation du mouvement des gilets jaunes et l'effet psychologique de l'entrée en vigueur du prélèvement à la source. De quoi dissuader les ménages à investir davantage.

Enfin, la perspective d'un ralentissement économique l'an prochain devrait pousser un peu plus les Français à garder sous la main leur argent.