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Exclusif: Sarkozy: "le pire devient possible, voire probable"

Nicolas Sarkozy a donné une nouvelle conférence, lors d'un séminaire européen organisé par Goldman Sachs.

Nicolas Sarkozy a donné une nouvelle conférence, lors d'un séminaire européen organisé par Goldman Sachs. - -

L'ex-président de la République s'est exprimé, mardi 19 novembre, devant un parterre de "leaders européens" lors d'une conférence à Londres organisée par la banque Goldman Sachs. Et n'a pas épargné la gestion socialiste du pays.

INFO BFM BUSINESS - Près d’un an après sa première conférence en tant qu’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy semble y avoir pris goût. Mardi 19 novembre au soir, l'ex-chef de l'Etat est en effet intervenu à l'hôtel Four Seasons de Londres, dans le cadre d'un séminaire à huis clos, destiné à une centaine de "leaders européens", et organisé par la banque américaine Goldman Sachs.

Intervenant juste après le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Nicolas Sarkozy est apparu "drôle", selon un participant, "détendu" selon un autre, ou encore "très en forme" selon un troisième. "I'm ready to run a business" ("je suis prêt à diriger une entreprise"), a-t-il annoncé à l'assemblée dans la langue de Shakespeare, confirmant sa volonté de se lancer dans les affaires. "Je rêvais de montrer qu'après la politique, il était possible de travailler en entreprise", a-t-il ajouté.

"Les tigres ne deviennent jamais végétariens"

Cependant, l'ancien président a fait un nouveau pas vers un retour en politique: "un de mes collaborateurs avait dit un jour, après les dernières élections: 'c’est toujours un tigre, mais il est devenu végétarien'. Aujourd’hui, je peux vous dire que les tigres ne deviennent jamais végétariens", a-t-il ainsi déclaré.

Le message est clair: le président déchu en 2012 n'a pas pris de décision définitive, même s'il a une nouvelle fois assuré qu'il n'avait "pas tellement envie" de revenir. Mais, à l'en croire, "il y a des circonstances où l'on ne peut pas se dérober", car si "le pire n'est pas certain, il devient possible, voire probable". Une critique à peine voilée de la gestion du pays par François Hollande.

Son discours, d'un peu moins d'une heure, s'est essentiellement porté sur l'Europe, et la nécessité de garder un couple franco-allemand fort, en lui redonnant une dynamique. S'adressant directement aux Britanniques, il leur a, en outre, vivement conseillé de rester en Europe. "Les Anglais sont sentimentaux, les Américains beaucoup moins. Sortez de l'Europe et vous verrez beaucoup moins d'avions se poser chez vous", a-t-il averti en substance.

Rappelons que l'ancien président de la République avait déjà donné une première conférence pour Goldman Sachs à Londres le 3 juin.

Yann Duvert