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Economie et Social

Fiscalité, chômage: ce qui attend François Hollande en 2015

François Hollande devra aborder l'année 2015 avec optimisme.

François Hollande devra aborder l'année 2015 avec optimisme. - Jean-Christophe L'Espagnol - AFP

Après une année décevante sur le plan économique, le chef de l’Etat devra faire face à de nombreuses difficultés pour arriver à ses fins. Tour d’horizon.

Malgré un bilan inquiétant en 2014, qui aura vu le chômage atteindre des records et la croissance briller par son absence, François Hollande aborde l’année à venir avec optimisme. Pour le chef de l’Etat, 2015 sera l’année de la reconquête. Mais la tâche ne s’annonce pas si facile. Passage en revue des difficultés à venir.

Convaincre Bruxelles

Le feuilleton ne s’est pas encore fini par un happy end pour Paris. En 2014, la France a unilatéralement décidé de reporter à 2017 l’objectif de passer sous les 3% de déficit, qu’elle devait auparavant atteindre en 2015. De quoi piquer au vif la Commission européenne. Plusieurs voix se sont élevées pour appeler l’exécutif européen à faire preuve de fermeté vis-à-vis de la France, et retoquer ainsi le projet de budget tricolore pour 2015. Cependant, Bruxelles a décidé de reporter son verdict final à mars prochain. D’ici là, la Commission européenne va évaluer les efforts et les engagements pris par Paris, avant de livrer son jugement. L’Etat français va ainsi devoir donner de sérieux gages. La loi Macron (voir plus bas) en est le principal. Le verdict est d’autant plus attendu que Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques, a déjà prévenu que Bruxelles n’hésiterait pas “à prendre ses responsabilités” et sanctionner la France si celle-ci ne convainc pas.

Faire passer sans encombre la loi Macron

Texte phare de la fin d’année 2014, le projet de loi pour l’activité et la croissance d’Emmanuel Macron vise à redynamiser l’économie en levant un certain nombre de blocages. Mais ce texte, qualifié de “fourre-tout” par ses détracteurs, ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité, notamment sur la question épineuse du travail dominical. Aussi bien le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis que la maire de Lille Martine Aubry ont ainsi émis d’importantes critiques à ce sujet. Pour ne pas froisser leurs soutiens, Emmanuel Macron et Manuel Valls ont donc promis que le texte pourrait “être amélioré” lors du débat parlementaire, qui commencera en janvier à l’Assemblée nationale. Tout l’enjeu pour le gouvernement sera de contenter sa majorité tout en évitant que le projet de loi ne soit changé au point d’être vidé de sa substance. Ce qui risquerait alors de donner raison à ceux qui affirment que la France ne se réforme pas assez. C’est notamment le cas de la chancelière allemande Angela Merkel.

Simplifier la fiscalité sans l’augmenter

Le secrétaire d’Etat à la Simplification, Thierry Mandon, a indiqué le 2 décembre qu’un projet de loi sur la simplification fiscale devrait voir le jour pour la fin 2015. Ce qu'a ensuite confirmé le 17 décembre dernier le ministre des Finances, Michel Sapin. Pour le moment, le texte est en cours de réflexion, et les premières pistes ne seront connues qu’en février prochain. Néanmoins, François Hollande a d'ores et déjà demandé à plusieurs députés de se pencher sur un serpent de mer: le prélèvement à la source, c’est-à-dire collecter l’impôt sur le revenu directement sur la fiche de paie.

Toute la complexité du dossier est de parvenir à une simplification qui n'alourdirait pas la fiscalité. Car François Hollande l’a promis en novembre dernier: aucun impôt nouveau ne sera créé à partir de 2015. Dans ce contexte, toute hausse de la fiscalité serait interprétée comme un signal négatif.

Enrayer la hausse du chômage

En 2013, François Hollande n’avait pas tenu sa promesse d’inverser la courbe du chômage. En 2014, l’accalmie n’est pas venue non plus. Le mois d’août mis à part, le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi n’a cessé d’augmenter tout au long de l’année. Au dernier pointage, on comptait 3,49 millions de chômeurs en catégorie A, c’est à dire sans aucune activité, à fin novembre. Qu’en sera-t-il de 2015? Les prévisionnistes ne sont guère optimistes. A titre d’exemple, l’Unédic, l’organisme en charge de l’assurance-chômage, table sur 96.000 demandeurs d’emploi supplémentaires. A plus long terme, on rappellera que François Hollande s’est engagé à ne pas se présenter pour un second mandat si le chômage ne baisse pas d’ici à 2017...

Julien Marion