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Finances publiques

Florence Parly veut que les avions militaires soient moins cloués au sol

Florence Parly veut remettre à plat la gestion du MCO

Florence Parly veut remettre à plat la gestion du MCO - Thomas Samson - AFP

La ministre des Armées fait part de sa frustration aux Échos quant au faible taux de disponibilité des aéronefs de l'armée, et prépare une remise à plat du programme de maintenance.

Florence Parly donne un grand coup de pied dans la fourmilière. La ministre des Armées s'apprête à poser ce lundi les bases d'une grande remise à plat du MCO (pour "maintien en condition aéronautique") Aéronautique soit le programme chargé de garder les avions opérationnels.

Selon le dernier rapport de la Cour des comptes sur le sujet, de fin 2014, la disponibilité des aéronefs variait, en 2013, de 38 à 41% selon qu'ils étaient mis à la disposition de l'armée de l'air, de terre ou de la marine. Il était même de 22% pour l'hélicoptère Tigre en 2013.

"Si la disponibilité en opérations (OPEX) demeure bonne, c’est au détriment de l’activité réalisée en métropole. Cette situation place nos moyens aéronautiques en surchauffe", indique le ministère des Armées dans un communiqué.

Pas assez en tout cas pour la ministre des Armées. "La situation est très frustrante. Ce dossier est sur la table depuis quinze ans, a fait l'objet de très nombreux rapports de la Cour des comptes, du Parlement, du Contrôle général des armées, le tout représentant plus de 300 recommandations, sans qu'on ne mesure d'amélioration notable. Il y a même une dégradation", déplore-t-elle auprès des Échos.

"On paie plus pour voler moins"

La ministre s'interroge notamment sur le cas de l'hélicoptère Caracal qui affiche un taux de disponibilité inférieur à 25%, alors qu'il est en production "depuis les années 1990". "Mon sentiment est qu'on paie plus pour voler moins, ce qui n'est clairement pas satisfaisant", confie-t-elle.

Selon le ministère des Armées, le coût d’une heure de vol d’hélicoptère Caracal est ainsi passé de 19 000 euros en 2012, à 34 000 euros en 2016, soit une hausse de +81% "sans rapport avec la variation de son activité, stagnante".

Florence Parly a ainsi décidé de réfromer le MCO Aéro pour redonner aux armées les marges nécessaires "pour reconstituer leur potentiel dans un contexte d’emploi élevé", explique le ministère. Elle compte ainsi revoir de fond en comble l'organisation pour améliorer l'efficience du MCO Aéro: "L'organisation actuelle ne permet pas d'identifier les responsables. Pour certains hélicoptères, il y a des dizaines de contrats, un véritable maquis qui entraîne un jeu d'acteurs stérile entre l'armée et les industriels", affirme-t-elle.

La ministre compte ainsi, selon les Échos, placer le MCO Aéro sous la responsabilité du chef d'état-major des Armées, "lancer une task force" au sein de la direction générale de l'armement pour "repeigner" tous les contrats, et donner "davantage de responsabilité à l'industriel fournisseur". 

"Mon but est de faire voler plus les avions. Alors que nous préparons la loi de programmation militaire qui va réclamer de justifier chaque investissement capacitaire dans les sept années à venir, le préalable est bien de faire voler le matériel déjà acquis", fait valoir Florence Parly.

J.M.