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Finances publiques

Fonctionnaires : l'Etat fait un geste pour faire passer le gel des augmentations

Bercy ne veut pas d'augmentations générales des fonctionnaires

Bercy ne veut pas d'augmentations générales des fonctionnaires - -

Selon Les Echos, le gouvernement abrogerait le jour de carence en cas de maladie instauré sous Nicolas Sarkozy. Une contrepartie au gel des augmentations générales pour les fonctionnaires en 2013.

Toujours pas d'augmentation générale en vue pour les fonctionnaires en 2013. Mais pour faire passer la pilule auprès des 5,2 millions d'agents publics dont beaucoup votent à gauche, le gouvernement devrait prochainement supprimer le jour de carence non payé en cas d'arrêt maladie. C'est en tout cas ce qu'annoncent Les Echos de ce 21 février.

Instauré sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy afin de lutter contre l'absentéisme, le premier jour de maladie non payé a toujours été combattu par les syndicats de fonctionnaires. Ceux-ci affirment qu'en pratique, les salariés du privé sont payés par leur entreprise dès le début de leur arrêt. Pourquoi alors les fonctionnaires auraient-ils un régime différent ? Marylise Lebranchu, la ministre de la Fonction publique, estime, elle, que le "jour de carence est injuste, inutile, inefficace et humiliant".

Manque à gagner de 130 millions d'euros

En terme financier, le jour de carence a permis à l'Etat d'économiser 60 millions d'euros en 2012 et 70 millions pour les hôpitaux publics, l'un des secteurs où l'absentéisme est le plus élevé en France avec les collectivités locales. Le manque à gagner pour les caisses publiques va donc être de 120 millions d'euros.

Mais le calcul du gouvernement est ailleurs. Il entend faire ce geste en contrepartie du gel des augmentations générales pour les fonctionnaires en 2013. En terme macro-économique, une hausse de 1% du point d'indice (qui sert à calculer le traitement de base) se traduirait mécaniquement par 1,5 milliard d'euros de dépenses en plus par an pour les finances publiques (dont la moitié pour le seul Etat).

Impensable alors que les dépenses de personnel de l'Etat représente déjà 117 millions d'euros (dont 40% de cotisations sociales), et que le gouvernement est à la recherche d'au moins 60 milliards d'euros d'économie d'ici 2017. Surtout, la croissance plus faible que prévue en 2013 va l'obliger à de nouvelles coupes budgétaires.

Patrick Coquidé