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Formation: CGT et CFTC  s'insurgent de propos "malhonnêtes" de Muriel Pénicaud 

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud. - Eric Feferberg / AFP

La ministre a déclaré que la suppression du congé individuel de formation était une idée des syndicats. CGT et CFTC démentent et s'insurgent contre des propos de Muriel Pénicaud.

La CGT et la CFTC se sont offusquées lundi d'une déclaration de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui a attribué aux partenaires sociaux la paternité de la suppression du congé individuel de formation (CIF).

"Ce n'est pas une idée qui vient du gouvernement, c'est une idée qui vient des partenaires sociaux. C'est eux qui, dans leur accord, décident de remplacer le congé individuel de formation par le compte personnel de formation (CPF) de transition", a déclaré Mme Pénicaud mercredi dernier lors d'une audition devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.

"Malhonnêteté" et propos "irrespectueux"

Cette mesure figure dans le projet de loi "avenir professionnel" qui sera examiné à l'Assemblée à partir de mardi. La CGT a dénoncé dans un communiqué un "mensonge", une déclaration "malhonnête" et une "provocation".

La CFTC a fustigé des propos "irrespectueux vis-à-vis des partenaires sociaux", estimant que Mme Pénicaud faisait "preuve d'amnésie" en "oubliant de rappeler que les partenaires sociaux (avaient) été contraints par une feuille de route" du cabinet de la ministre.

Une demande du gouvernement

Les déclarations de Muriel Pénicaud font référence à l'accord conclu le 22 février par les partenaires sociaux, qui contient la suppression du CIF, au profit d'un dispositif intégré au compte personnel de formation, le CPF de transition. Mais c'est le gouvernement qui avait demandé aux partenaires sociaux de ne pas conserver le CIF en l'état.

Faisant le constat que le CPF et le CIF "se rapprochaient de plus en plus" et que le CIF "peinait à remplir de manière collective et générale une véritable fonction de reconversion professionnelle", le gouvernement prévoyait en novembre, dans le document d'orientation de la négociation, que le CPF devienne "l'unique droit personnel à la main des individus".

Les organismes paritaires remis en cause?

Les syndicats craignent que le projet de loi ne mette en péril les Fongecif, organismes paritaires qui gèrent le CIF, avec des centaines de suppressions de postes à la clef.

La CFTC a rappelé que l'accord des partenaires sociaux préservait les Fongecif. "Force est de constater que la ministre en a décidé autrement en reprenant le CPF de transition professionnelle sans conserver les Fongecif comme opérateurs dédiés. Cette initiative est donc bien la sienne!". Lors de son audition, Mme Pénicaud a assuré que les Fongecif bénéficieraient d'une "période de transition".

J.-C.C. avec AFP