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La France affiche sa confiance en Dmitri Medvedev

Le président russe Dmitri Medvedev, reçu lundi à Paris par son homologue français Nicolas Sarkozy. La France a affiché sa confiance en Medvedev en annonçant son intention de vendre à la marine russe quatre navires de type Mistral et non un seul comme envi

Le président russe Dmitri Medvedev, reçu lundi à Paris par son homologue français Nicolas Sarkozy. La France a affiché sa confiance en Medvedev en annonçant son intention de vendre à la marine russe quatre navires de type Mistral et non un seul comme envi - -

par Emmanuel Jarry et Yann Le Guernigou PARIS - La France a affiché sa confiance en Dmitri Medvedev en annonçant son intention de vendre à la marine...

par Emmanuel Jarry et Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - La France a affiché sa confiance en Dmitri Medvedev en annonçant son intention de vendre à la marine russe quatre navires de type Mistral et non un seul comme envisagé initialement, malgré les craintes des pays voisins de la Russie et les réserves américaines.

Lors d'une conférence de presse commune avec son homologue russe, le président Nicolas Sarkozy, a précisé que ces bâtiments de projection et de commandement (BPC) seraient fournis sans équipements militaires.

La construction du premier de ces quatre navires en France, à Saint-Nazaire, et peut-être d'un deuxième, est très attendue par les chantiers navals français, en quête de commandes.

Mais Nicolas Sarkozy a aussi laissé entendre que la Russie bénéficierait de transferts de technologie - une première de la part d'un pays de l'Otan dans un secteur si sensible - en disant que les deux autres pourraient être construits en Russie.

Dmitri Medvedev a salué un "symbole de confiance". Le président français avait auparavant réaffirmé qu'il considérait la Russie comme un "partenaire stratégique".

"J'ai eu l'occasion à de nombreuses reprises de travailler avec le président Medvedev et je dois dire que je lui fais confiance", avait ajouté Nicolas Sarkozy, qui a fait état d'une "très grande identité de vue sur les grands dossiers".

Tout n'est cependant peut-être pas aussi simple - le président français a d'ailleurs admis qu'il pouvait y avoir des "points de désaccord" entre Paris et Moscou.

Le président russe s'est certes dit prêt à envisager de nouvelles sanctions contre l'Iran pour amener Téhéran à renoncer à toute ambition nucléaire militaire, comme le souhaitent la France et les Etats-Unis, mais à condition que ces sanctions soient "bien pesées et intelligentes et pas tournées contre la population civile".

Ce à quoi Nicolas Sarkozy a répliqué : "Je dirais intelligentes et efficaces."

Il a par ailleurs souhaité que l'accord signé en août 2008 sur la Géorgie, après l'intervention militaire russe dans cette ancienne république soviétique, soit "strictement appliqué", signe qu'il ne l'est toujours pas.

ACCORDS ÉCONOMIQUES

L'identité de vue évoquée par Nicolas Sarkozy paraît avoir été plus simple à atteindre sur d'autres sujets.

Les deux présidents ont annoncé leur intention de travailler ensemble pour relancer le processus de paix au Proche-Orient et pour poser au G20 les bases d'un nouveau système monétaire international, de même que sur les questions climatiques et la sécurité européenne.

"Il est très important que nous ne retombions pas dans cette période si difficile que fut la guerre froide", a souligné Nicolas Sarkozy qui a invité les Européens à soutenir les efforts de modernisation "engagés par le président Medvedev".

Il a promis que la France militerait auprès de ses partenaires européens pour que les ressortissants russes ne soient plus soumis à l'obligation d'un visa dans l'Union européenne.

Une première étape a été franchie lundi avec la signature par Paris et Moscou d'un protocole d'application de l'accord de réadmission du 25 mai 2006 entre l'UE et la Russie - accord par lequel celle-ci s'engage à reprendre ses émigrés clandestins.

Dmitri Medvedev a assuré que la Russie était prête, quant à elle, à aider la France à réparer les conséquences de la tempête qui a dévasté Vendée et Charente-Maritine le week-end dernier.

La première journée de sa visite d'Etat a été marquée par la signature de deux accords économiques: l'un entre GDF Suez et Gazprom sur l'acquisition de 9% du gazoduc Nord Stream par le groupe français, l'autre sur une prise de participation d'Alstom à hauteur de 25% dans le capital du constructeur russe de matériel ferroviaire TMH.

La visite de Dmitri Medvedev s'inscrit dans "l'année croisée France-Russie", marquée par plus de 400 manifestations dans les deux pays. Les deux présidents inaugureront ainsi mardi l'exposition "Sainte Russie" au musée du Louvre.

C'est aussi mardi que Dmitri Medvedev, accompagné par des patrons russes, ira au Medef, principale organisation patronale française, et rencontrera le Premier ministre François Fillon et la ministre de l'Economie Christine Lagarde.

Edité par Grégory Blachier