La France emprunte encore moins cher
La croissance française a beau avoir du mal à repartir, la dette française n'en finit plus de battre des records. Ce jeudi 17 juillet, les taux à 10 ans ont atteint un nouveau plus bas historique sur le marché secondaire, lieu où les investisseurs s'échangent entre eux les titres de dette, à 1,578%, après 1,604%, le 10 juillet dernier.
Pour Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis, le 10 ans français est notamment "soutenu par le Bund (le titre de dette à 10 ans de l'Allemagne, ndlr) qui cherche ses records". Comme les obligations françaises offrent une alternative au Bund, avec un rendement plus élevé, la dette française profite donc du mouvement sur les titres allemands.
Craintes sur le Portugal
Plus globalement, la bonne tenue du marché du marché de la dette s'explique aussi "par la liquidité importante qui vient appuyer le mouvement, avec une BCE extrêmement accommodante", souligne le stratégiste.
De plus, "il y a eu un peu de remous sur la dette périphérique avec les problèmes concernant la banque portugaise BES, ce qui a accéléré le rallye sur les dettes des pays 'cœur' de la zone euro", ajoute Cyril Regnat.
Le stratégiste souligne, au passage, "la décorrélation avec les fondamentaux économiques". Si la dette française est de plus en plus attractive, l'économie tricolore, elle peine à donner des signes de reprise, au contraire de sa voisine allemande.