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Pourquoi la France évitera la récession en 2012

L'activité dans son ensemble devrait rester stable au second semestre, selon l'Insee

L'activité dans son ensemble devrait rester stable au second semestre, selon l'Insee - -

l'Insee a publié, le 4 octobre, sa note de conjoncture qui fait état d'une croissance de 0,2% seulement pour 2012. La France ne bascule toutefois pas dans le rouge. Explications.

C’est une façon de voir le verre à moitié plein. L’Insee a publié, jeudi 4 octobre, son point de conjoncture intitulé "A l’arrêt", qui prévoit l'évolution de l’économie hexagonale sur les troisième et quatrième trimestre.

Certes, l’institut de conjoncture dépeint un tableau plutôt morose de l’économie française avec une croissance atone d’ici la fin de l’année à 0,2%. Mais le pays ne sombrera pas pour autant dans la récession, alors que, selon le FMI, la zone euro dans son ensemble connaîtra une baisse de -0,4% de son PIB cette année.

Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC, estime même qu’il s’agit d' "une relative bonne surprise au regard des incertitudes, du manque de croissance du commerce international et du faible moral des ménages". Ce maintien s’explique par plusieurs facteurs.

> La consommation des ménages résiste. "Il s’agit du principal élément positif par rapport à la conjoncture", observe Christian Parisot. L’Insee affirme que la consommation des ménages ne progressera pas au second semestre 2012. Mais celle-ci résiste bel et bien puisqu’elle augmentera de 0,1% au troisième trimestre avant de baisser de 0,1% au quatrième.

Ce maintien de la consommation s’expliquerait par une baisse de l’épargne. Pour compenser une diminution de leur pouvoir d’achat (de 0,5% pour 2012 selon l’Insee, voir encadré) les ménages puiseraient dans leurs réserves pour garder intact le niveau de leurs dépenses. Le taux d’épargne passerait ainsi de 16,4% à 15,1% d’ici la fin de l’année.

> L’investissement limite la casse. Les entreprises vont réduire leurs investissements au troisième et quatrième trimestre (respectivement de 0,4% et 0,7%) en raison de la "faiblesse" des débouchés. Mais ces investissements partent d’une hausse opérée lors d’une deuxième trimestre de +0,6%.

Pour Christian Parisot "il s’agit d’un recul et non d’un effondrement, on ne peut pas dire que les entreprises sont à l’arrêt". Les conditions d’octroi de crédit, actuellement assez souples, contribuent à limiter la casse.

> La production maintient son niveau. L’Insee note, en effet, que l’activité en France ne baisse mais "reste stable" (+0%). La production manufacturière connaîtrait un repli limité (-0,1%), tandis que la construction serait "portée par le rattrapage" des travaux publics.

En revanche la production énergétique ne serait plus soutenue par des facteurs climatiques, comme cela a été le cas au deuxième trimestre où le mois d'avril, très froid, avait entraîné une demande en chauffage. Elle reculerait ainsi de -1,4% au second semestre. Les services, eux, maintiendrait le niveau de leur activité (+0,0%).

> La hausse du chômage relative. Enfin, l’Insee voit le chômage atteindre 10,6% d’ici la fin de l’année. Mais cette hausse reste "limitée au regard de la faiblesse de l’activité", selon lui.

Le titre de l'encadré ici

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Les hausses d’impôt pèsent sur le pouvoir d’achat

Pour l'Insee, la perte de pouvoir d'achat s’expliquerait essentiellement par la hausse des prélèvements. Le collectif budgétaire, adopté l’été dernier, a, en effet, induit une hausse "de l’ordre de 1 point de revenu des ménages sur l’année". L’Insee estime qu’environ la moitié des mesures votées affecterait le revenu des ménages au second semestre.

En revanche, l'Insee n’a pas chiffré l’impact des mesures du prochain budget pour l’année prochaine. Le projet du gouvernement prévoit 10 milliards d’euros de hausses d’impôt l’année prochaine.

Julien Marion