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Finances publiques

France: l'inflation, c'est vraiment fini!

Hors-tabac, les prix à la consommation n'ont pas du tout augmenté en France en 2014, selon l'Insee.

Hors-tabac, les prix à la consommation n'ont pas du tout augmenté en France en 2014, selon l'Insee. - PHILIPPE HUGUEN - AFP

L'inflation en France a atteint en décembre le taux extrêmement faible de 0,1% sur un an. Hors tabac, les prix n'ont même pas du tout augmenté en 2014, annonce l'Insee ce mercredi 14 janvier.

Prochaine étape: la baisse des prix! L'inflation en France a encore ralenti en décembre, tombant au taux extrêmement faible de 0,1% sur un an, après +0,3% en novembre, a annoncé l'Institut national de la statistique et des études économiques, ce mercredi 14 janvier. Hors tabac, l'indice des prix à la consommation est même resté parfaitement stable en décembre par rapport au même mois de 2013.

Sur un mois, les prix à la consommation ont augmenté de 0,1% en décembre, après une baisse de 0,2% le mois précédent, en raison d'un nouveau repli des prix de l'énergie qui compense les hausses saisonnières de certains services, précise l'Insee dans un communiqué.

Mauvaise nouvelle pour les détenteurs d'un livret A

Ce chiffre est de mauvais augure pour le taux de rémunération du livret A qui dépend du niveau de l'inflation hors tabac. Jusqu'ici de 1%, il risque théoriquement de tomber à 0,25%. Cela pourrait avoir des conséquences pour le logement social, puisque son financement dépend notamment des encours du livret A.

L'indicateur d'inflation dite sous-jacente, c'est-à-dire corrigé des variations saisonnières et débarrassé des phénomènes conjoncturels tels que la volatilité des prix de l'énergie, est par ailleurs à nouveau en repli sur un an (-0,1% après -0,2% en novembre).

Cet indice qui reflète davantage la réalité de l'économie est négatif pour le deuxième mois consécutif. Il ravive encore la crainte d'une entrée de la France en déflation, une spirale auto-entretenue de baisse des prix et des salaires qui mine l'activité économique.

Les prix des voyages augmentent, ceux de l'énergie chutent

Dans le détail, les prix des services ont augmenté de 0,6% en décembre par rapport à novembre (+1,6% sur un an), une hausse supérieure à celle observée l'année dernière. Elle est liée à l'augmentation saisonnière des prix dans le secteur du tourisme: +13,2% pour les tarifs des transports aériens (+1,4% sur un an), +10,9% pour ceux des voyages touristiques tout compris (-1,1% sur un an) et +12,2% pour ceux des hébergements de vacances (+3,2% sur un an).

Elle s'explique également par l'augmentation, "comme chaque année en décembre" des taxes d'enlèvement des ordures ménagères (+1,9%), ainsi que du renchérissement des primes d'assurance (+2,3% en décembre, +3% sur un an), explique l'Insee.

Parallèlement à cette hausse globale des prix dans les services, les prix de l'énergie ont, eux, continué de chuter (-2,6% en décembre après -0,6% en novembre), en recul de 4,4% sur un an à cause de la dégringolade des prix des produits pétroliers (-4,6% en décembre, -10,6% sur un an).

Crustacés, céréales, œufs, confiseries bien moins chers

L'Insee a également observé un repli des prix des produits alimentaires (-0,1% sur un mois, -0,4% sur un an), en raison notamment d'une baisse saisonnière des fruits mais aussi, "plus inhabituelle en décembre" des poissons et crustacés frais (-1%, +1,2 % sur un an), a détaillé l'Insee.

Hors produits frais, les prix de l'alimentation reculent également de 0,1% en décembre et de 0,4% sur un an, comme en novembre. Cette baisse est "désormais marquée sur un an notamment pour les céréales (-3%), les oeufs (-2,5%), les sucres, confitures, chocolat, confiserie et produits glacés (-2,6%) et les boissons non alcoolisées (-1,5%)", observe l'Institut.

A l'inverse, comme en 2013, les prix des produits manufacturés ont légèrement augmenté en décembre (+0,1%), tirés par la hausse saisonnière des prix de l'habillement-chaussures (+0,6%, +0,2% sur un an). Les prix des produits de santé ont en revanche à nouveau fléchi (-0,2%, -3% sur un an), de même que ceux des produits technologiques (-0,8%, -7,3% sur un an pour les équipements audiovisuels, photographiques et informatiques). Mais, estime l'Insee, "ce mouvement est compensé par des sorties de promotion, notamment sur les meubles et les articles d'ameublement (+0,7%, +0,3% sur un an)".

N.G. avec AFP