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France: l'OFCE révise, à son tour, sa prévision de croissance en 2019

La croissance française ralentit au 4e trimestre

La croissance française ralentit au 4e trimestre - Pixabay

L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) tablait sur une croissance de 1,5% en France en 2019. Elle devrait finalement s'élever à 1,3% cette année.

La consommation des ménages ne décollant pas malgré la hausse du pouvoir d'achat et les exportations restant pénalisées par le ralentissement économique mondial, l'OFCE a finalement décidé ce mercredi de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour la France en 2019.

De fait, tandis que l'instance avait indiqué, dans une précédente prévision publiée en avril dernier, miser sur une croissance annuelle portée à 1,5%, elle table dorénavant sur une prévision ramenée à 1,3% en 2019.

L'an passé, la France avait pourtant enregistré une croissance de 1,7%. Mais "le début d'année a été un peu inférieur aux attentes", a souligné Mathieu Plane, économiste au sein de l'OFCE, à l'occasion d'une conférence de presse.

Par ailleurs, pour 2020, l'Observatoire prévoit une augmentation du produit intérieur brut de 1,3%, puis de 1,2% en 2021.

La France: premier pays contributeur à la croissance européenne

Malgré ce ralentissement annoncé, la France devrait pourtant faire mieux que la moyenne de la zone euro. Fait inédit depuis 2004, le pays devient le premier contributeur à la croissance européenne.

Et si l'économie tricolore résiste mieux que ses voisins à un contexte mondial rempli d'incertitudes, c'est essentiellement lié à sa demande intérieure. Laquelle est portée notamment par les mesures de pouvoir d'achat prises en réponse au mouvement des "gilets jaunes".

Leur effet devrait se faire sentir cette année et l'an prochain, avant de faiblir en 2021, avec une politique budgétaire attendue "plus restrictive".

Hausse modérée de la consommation

Toutefois, si le pouvoir d'achat des ménages devrait croître de 2,4% cette année (+800 euros en moyenne par ménage, essentiellement tiré par le dynamisme du marché du travail) - soit sa plus forte hausse depuis 2007 - cette progression ne s'est pas concrétisée autant que l'OFCE l'avait envisagé sur la consommation durant le premier semestre.

Même si le moral des ménages s'est amélioré ces derniers mois, ils ont plutôt choisi d'épargner davantage, illustrant "probablement" un attentisme "en lien avec le mouvement des "gilets jaunes" ou les réformes à venir du système de retraite et de l'assurance chômage", estime l'OFCE. L'Observatoire prévoit ainsi une hausse "modérée" de la consommation au second semestre.

Du côté des entreprises, l'investissement va également soutenir la croissance, tandis que les créations d'emploi vont rester élevées en 2019 (+260.000), avant de refluer en 2020 et 2021, permettant une baisse du taux de chômage à 8,3% fin 2019, à 8,2% fin 2020 et à 8% fin 2021.

L'OFCE note, enfin, que la résistance de l'économie française se fait aussi au détriment des règles budgétaires européennes, avec une réduction du déficit structurel public inférieure aux préconisations. Le déficit public va dépasser les 3% du PIB cette année (3,1%), avant un recul attendu à 2,3% en 2020 (quand le gouvernement table sur 2,2%) et à 2% en 2021.

JCH avec AFP