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G7: après les taxes américaines, Macron n'exclut pas un accord à 6

Le chef de l'État a vertement critiqué l'isolationnisme américain, précisant que la "volonté de signer un texte à sept ne doit pas être plus forte que notre exigence sur le contenu de ce texte".

À la veille du sommet du G7 qui réunira les sept plus grandes puissances mondiales à Charlevoix, au Québec, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président français Emmanuel Macron ont tenu une conférence de presse commune. Interrogés sur les taxes douanières imposées par les États-Unis à ses partenaires, les deux dirigeants ont prononcé un discours de fermeté, assurant néanmoins vouloir discuter avec Donald Trump.

Mais face à l'isolationnisme américain et aux tensions commerciales, le sommet pourrait ne pas accoucher d'une déclaration commune. Une hypothèse qu'Emmanuel Macron n'a pas exclue: "Je crois que notre volonté commune est de trouver un texte qui sera signé par tout le monde, par les sept. [...] Mais la volonté de signer un texte à sept ne doit pas être plus forte que notre exigence sur le contenu de ce texte", a prévenu le chef de l'État.

"Il ne faut pas s'interdire un accord 6+1"

Et Emmanuel Macron d'expliquer, après avoir rappelé que "les six représentent un marché plus grand que le marché américain", qu'"il ne faut pas par principe s'interdire un accord 6+1". "Peut-être que ça est égal au président américain d'être isolé, mais nous, ça nous est aussi égal d'être à six", a-t-il encore lâché.

Il a notamment averti qu'Européens et Japonais ne sont "pas prêts à renoncer à tout pour avoir cette signature" de Donald Trump sur un communiqué commun. Ce serait "une erreur" de "renoncer à tout pour avoir cette signature" et cela mettrait en danger "la pertinence de ce G7", a-t-il dit.

"L'hégémonie, c'est la loi du plus fort"

Affirmant que "la guerre commerciale n'est bonne pour personne", Emmanuel Macron a dit croire "à la coopération et au multilatéralisme". "Car de toutes mes forces je résiste à l'hégémonie. L'hégémonie, c'est la loi du plus fort, la fin de la règle de droit", a poursuivi le président français.

Plus tôt dans son discours, Emmanuel Macron a indiqué qu'il ne fallait "jamais oublier ce qui est bon pour nous collectivement", expliquant que "nos intérêts, nos valeurs, se construisent dans le multilatéralisme, y compris les intérêts et valeurs américaines".

"Les États-Unis sont certes une grande puissance économique, mais s'ils vont plus en avant vers une forme d'isolationnisme, d'hégémonie brutale, d'éloignement de leur propre histoire, de leurs propres valeurs, du rôle qu'elle joue dans les organisations internationales, ce serait mauvais [...] pour ses concitoyens et Donald Trump le sait", a également déclaré Emmanuel Macron.
Paul Louis