BFM Business
Economie et Social

Gérard Collomb veut faire retomber la pression entre l’Etat et les collectivités

-

- - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Gérard Collomb tente de retisser les liens entre l’Etat et les élus locaux, très remontés contre la politique d’Emmanuel Macron. « Vous verrez, demain Emmanuel Macron va bouger sur les collectivités en général » a-t-il affirmé jeudi, sans plus de précision.

L'ancien ministre de l'Interieur revient à Lyon dans un climat de tension extrême entre les élus locaux et le chef de l’Etat. Plusieurs arbitrages ont mis le feu aux poudres. En premier lieu, la suppression de la taxe d’habitation. C’est un manque à gagner considérable pour les communes, cette taxe d'habitation représente environ 30% de leurs ressources fiscales. Et même si l’Etat leur promet une compensation à l’euro prêt, les élus locaux estiment perdre la main sur une recette fiscale très symbolique, qui leur permet de tisser un lien direct entre eux, et les contribuables.

La taxe d'habitation au coeur des tensions

La seule alternative à leurs yeux serait de créer un nouvel impôt local, mais l’exécutif ne veut pas en entendre parler. Ce qui se profile, c’est un jeu de bonneteau fiscal, avec les communes qui récupéreraient les recettes de la taxe sur le foncier bâti, aujourd’hui perçue par les départements. Ces derniers, en compensation, pourraient recevoir une part de CSG. Gérard Collomb peut-il influer sur les arbitrages à venir ? Les élus locaux en doutent fortement, car le temps presse. La future tuyauterie fiscale sera présentée dans un projet de loi dédié en février prochain.

Les collectivités sont aussi très remontées contre les suppressions d’emplois aidés qu’elles utilisent beaucoup. Emmanuel Macron a enfin lancé un contrat entre l’Etat et les 322 communes les plus riches, afin qu’elles s’engagent à limiter leurs dépenses. Mais beaucoup d’élus concernés dénoncent un cadre trop contraignant.

La colère est montée d'un cran

Autre point de discorde : les élus locaux se sentent déconsidérés face à un chef de l’Etat qui a toujours dit qu’il comptait s’affranchir des corps intermédiaires. Et même si Gérard Collomb assure qu’Emmanuel Macron est en train de rectifier un certain nombre de points, les associations d’élus locaux en doutent fortement.

La colère est montée d’un cran la semaine dernière quand les principales association d’élus locaux, emmenées par François Baroin (LR) à la tête des maires de France, ont lancé « l’appel de Marseille », un appel à plus de décentralisation.

C’est donc dans ce contexte que Gérard Collomb revient à Lyon avec l’intention de faire retomber la pression. Mais le combat est loin d’être gagné. Le 20 novembre, se tiendra le traditionnel congrès des Maires de France. « Jamais je n'ai vu les collectivités aussi tendues », nous confie un des organisateurs de l'événement qui, à ce stade, ne sait toujours pas si Emmanuel Macron sera présent, malgré sa promesse de s'y rendre chaque année...