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Gilets jaunes: un an après, les tensions sont loin d'être apaisées

Rassemblement de gilets jaunes à Belfort, le 22 juin 2019

Rassemblement de gilets jaunes à Belfort, le 22 juin 2019 - SEBASTIEN BOZON / AFP

Ce samedi, le mouvement entend fêter son premier anniversaire. Selon un sondage, il est toujours soutenu par les Français qui considèrent que les réponses du gouvernement sont insuffisantes.

Il y a un an, leur révolte, née notamment de la contestation d'une taxe sur le carburant, avait jailli au coeur de l'automne et ébranlé le pouvoir. Les gilets jaunes, dont les cortèges se dégarnissent, cherchent désormais d'autres voies pour pérenniser un mouvement social inédit, marqué par la dénonciation des "violences policières".

Beaucoup espèrent un regain de mobilisation à Paris pour le week-end anniversaire. Un appel à retourner sur les Champs-Elysées a été lancé sur Facebook mais la préfecture de police prévoit des "périmètres d'interdiction (...) considérablement élargis".

Dans une vidéo diffusée lundi, Éric Drouet, une figure emblématique du mouvement, a notamment appelé à organiser "une opération escargot" sur le boulevard périphérique puis sur la célèbre avenue.

Décréter la fin du mouvement sous le seul "critère du nombre" est une erreur selon Laurent Jeanpierre, chercheur au CNRS et auteur de "In Girum, les leçons politiques des ronds-points". "Il y a incontestablement une perte de vitesse si on se réfère aux manifestations de l'an dernier. Mais les effets d'un mouvement dépassent toujours le temps de la mobilisation", explique le sociologue.

17 milliards débloqués

Les 17 milliards d'euros d'aides et de baisses d'impôts (un record) annoncés par Emmanuel Macron ont certes permis de "décrisper" son rapport avec les Français, selon Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, mais "les leviers de soutien et de mobilisation sont toujours là".

D'ailleurs, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo, 69% des personnes interrogées trouvent le mouvement plutôt voire tout à fait "justifié". Seuls 13% des Français ne le trouvent au contraire "pas du tout justifié". 

Et 64% des personnes interrogées estiment qu’Emmanuel Macron et le gouvernement n’ont "pas assez" tenu compte du mouvement.

OC avec AFP