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Grève du 5 décembre: ce que réclame l'UNSA pour arrêter de participer au mouvement social

Invité sur BFM Business, le secrétaire général de l'UNSA est revenu sur l'enjeu de la grève du 5 décembre. Il appelle le gouvernement à "déminer la situation" pour éviter que le mouvement ne s'éternise.

Le gouvernement pourrait-il tuer dans l'œuf la grande grève du 5 décembre? C'est loin d'être sûr, à en croire Laurent Escure, secrétaire général de l'UNSA. Ce dernier a rencontré lundi le Premier ministre Edouard Philippe, alors que son syndicat (leader à la RATP) a été à l'origine du mouvement social. "On a rien appris mais en revanche, nous, on a pu dire des choses" explique Laurent Escure, qui était invité dans l'émission "12H, l'Heure H" sur BFM Business.

Principal reproche fait au gouvernement ? La méthode. Puisque "tout est sur la table", personne ne sait "sur quoi se construit la réforme" reproche le syndicaliste, qui appelle donc le Premier ministre à clarifier rapidement ses intentions. De son côté, l'UNSA réclame une garantie de 100% des droits acquis puis que "10 ou 15 générations" soient "épargnées" ou "en tout cas peu impactés". Autrement dit que la réforme ne s'applique que plus tard par rapport à ce qui était prévu, l'exécutif évoquant l'application de la réforme à partir de la génération née en 1963. Ce qui nous amènerait à une mise en place pour les générations nées à partir de 1973 ou plus tard. Puis, sur ce socle, "on négocie dans les secteurs des adaptations pour garantir les acquis sociaux" de ceux qui "légitimement ont signé un contrat social".

Pour éviter une grève perlée, l'exécutif devra donc, au moins, prendre position sur ces propositions. "Ça me parait une base de discussion. Une fois que c'est clarifié, les gens peuvent se positionner" assure Laurent Escure.

Une grève de "plusieurs jours, c'est certain"

A défaut d'y répondre, le mouvement pourrait se poursuivre. C'est "une erreur de laisser s'enkyster la crise sociale" menace le syndicaliste. Car "lorsqu'un mouvement social part, on sait comment il commence mais on ne sait pas comment il finit."

Selon lui, c'est donc "la responsabilité du gouvernement, soit avant le 5 (décembre, NDLR) soit très vite après le 5, de déminer cette situation." Car la grève risque de durer "plusieurs jours, c'est certain" souligne Laurent Escure.

Concernant le service minimum dans les transports, il balaye la proposition. "Personne ne prend plaisir à faire grève, personne ne prend plaisir à ennuyer les gens qui sont des usagers" indique-t-il. "Mais on ne peut pas vouloir privatiser à tout va un certain nombre d'entreprises comme la SNCF et ensuite venir leur demander d'être réquisitionnés comme on le fait avec des fonctionnaires."

Thomas Leroy