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Hervé Mariton (UMP): "Trop d'impôt tue l'impôt"

Hervé Mariton, député (UMP) de la Drôme, était l'invité de BFM Business, mardi 25 juin.

Hervé Mariton, député (UMP) de la Drôme, était l'invité de BFM Business, mardi 25 juin. - -

Le député de la Drôme était l'invité de BFM Business, ce mardi 25 juin. Il est notamment revenu sur le rapport présenté par les députés de son parti, qui évoque un dérapage budgétaire plus fort que celui prévu par l'exécutif.

La querelle entre l'UMP et le gouvernement bat son plein, ce mardi 25 juin. En cause: un rapport présenté par les députés UMP qui prévoit un déficit à environ 80 milliards d'euros (contre 61,6 prévus par le gouvernement) à fin 2013. Du coup le déficit dépasserait 4% du PIB alors que le gouvernement s'est engagé à le ramener à 3,7%.

Des chiffres évidemment contestés par le gouvernement et la majorité. "C'est évidemment bien exagéré. Nous avons un certain nombre de recettes qui ne sont pas complètement assurées. En période de crise, il est normal que la TVA entre moins bien que cela a pu être le cas", a notamment expliqué le rapporteur PS du Budget, Christian Eckert.

Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, invité sur BFM Business, ce mardi, a su rebondir sur cette dernière phrase. "Le gouvernement lui-même a reconnu qu'il y avait moins de recettes et des dépenses pas si bien tenues que cela. Il l'a reconnu dans le programme de stabilité envoyé à Bruxelles", a-t-il souligné.

Un risque: les taux d'emprunts de la France

Mais pour lui "un programme de stabilité ne vaut pas une loi de finances". C'est pourquoi l'UMP appelle à un collectif budgétaire, c’est-à-dire un projet de loi de finances rectificatives.

L'élu de la Drôme a expliqué que la différence d'environ 20 milliards d'euros avancée par les députés UMP, par rapport aux chiffres du gouvernement, est due "à des moindres recettes. Le gouvernement a imaginé qu'en alourdissant l'impôt, les recettes fiscales allaient, en proportion, rendre autant. Cela est faux car chacun sait que trop d'impôt tue l'impôt. Et l'on a aujourd'hui une baisse des rendements", a-t-il détaillé.

Il également critiqué les économies sur lesquelles le gouvernement s'est engagé et "que nous ne voyons pas". Hervé Mariton a surtout pointé un problème important: la hausse des coûts de financement pour la dette française. Les taux consentis par la France sur les marchés ont, en effet récemment flambé, passant en quelques jours d'un peu plus de 2% à 2,45%. "On a une évolution défavorable des taux d'intérêt, or l'esquisse budgétaire du gouvernement est fondée sur une séquence aimable en termes de taux d'intérêt.

"Nous allons payer cher le Barroso Bashing"

Le député de la Drôme a ensuite raillé les 1,4 milliard d'euros de baisse de dépenses de l'Etat pour 2014, annoncée ce mardi par Jean-Marc Ayrault. "Ce n'est pas à la hauteur des enjeux" a-t-il pesté, ajoutant "que le sujet n'est pas d'improviser dans l'instant 1,4 milliard mais de trouver des économies qui clairement doivent dépasser la dizaine de milliards". Il a évoqué "un vrai courage dont le gouvernement manque cruellement".

Enfin, il a considéré que "nous allons payer très cher 'le Barroso bashing' de ces derniers jours".

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Julien Marion