Hollande appelle à un règlement du conflit UE-Chine "dans un esprit d'apaisement"
François Hollande caresse ses hôtes dans le sens du poil. A la sortie d'une rencontre avec des grands patrons chinois, parmi lesquels le célèbre Jack Ma, fondateur d'Ali Baba, le président de la République a plaidé pour régler les différends commerciaux entre Bruxelles et Pékin par la négociation, "dans un esprit d'apaisement".
Le chef de l'Etat a demandé d'éviter des mesures unilatérales, le protectionnisme ou la fermeture des marchés". "Ce ne serait ni bon pour l'Europe, ni pour la Chine", a-t-il ajouté, invitant à trouver "les bonnes solutions, sans qu'il y ait besoin de stigmatiser qui que ce soit".
La Chine et l'Europe se livrent actuellement une véritable bataille commerciale. Bruxelles a décidé de taxer les importations de panneaux solaires chinois. En riposte, Pékin a décidé de lancer une procédure antidumping sur les vins européens. Les automobiles haut de gamme serait également dans le collimateur de Pékin.
Faire de Paris une grande place pour les transactions en yuan
Au passage, le président en a évidemment profité pour jouer les VRP. "La France a également des efforts à faire pour sa compétitivité pour sa propre attractivité, elle est disponible pour accueillir les investissements venant de Chine, créateur de croissance et d'emplois", a-t-il indiqué.
Il a précisé que l'Hexagone est prêt à un rôle central "pour permettre à la monnaie chinoise, le yuan, d'être mieux utilisée dans les transactions internationales".
Plus précisément, Paris va mettre en place "dans quelques jours" une ligne de "swap" entre la Banque de France et la Banque de Chine. Ce produit financier permet d'échanger des euros et des yuans à une parité fixée à l'avance pour une certaine période de temps. En d'autres termes ce produit permet d'éliminer le risque de change, tout en fournissant de la monnaie chinoise à la Banque de France. Le but est de faire de Paris une importante place financière pour les transactions en yuan en Europe, en concurrence avec Londres.
Au coude à coude avec Londres
Des yuans pourraient ainsi être fournis aux entreprises françaises qui auraient besoin de liquidités chinoises pour leurs activités dans le pays. Les dépôts bancaires en yuan à Paris s'élèvent à 10 milliards (1,23 milliard d'euros), ce qui place la capitale française au second rang en Europe, derrière Londres.
En réalité, François Hollande emboîte le pas au Royaume-Uni. Londres a signé samedi un tel contrat de "swaps", pour trois ans, via la Banque d'Angleterre, pour un montant maximal d'environ 25 milliards d'euros.