Hollande : réactions favorables des milieux économiques
De Laurence Parisot, patronne des patrons, à Bernard Van Craeynest, leader de la CFE-CGC, en passant par les dirigeants de PME et l’opinion publique, le Président de la République a mis tout le monde d’accord mardi.
A l’issue de la première conférence de presse du quinquennat, la présidente du Medef a approuvé le diagnostic de François Hollande. Le président "a dit que la situation était grave et malheureusement, il a raison", a expliqué la présidente du Medef, qui souhaite que les entreprises puissent bénéficier le plus rapidement possible du pacte de compétitivité annoncé par le gouvernement.
Le représentant syndical des cadres, lui, a apprécié que le Président de la République n’oublie pas les salariés dans son discours. "Cela fait fort longtemps que je n'avais pas entendu un président de la République citer les ouvriers, les salariés, les entrepreneurs, les investisseurs et les cadres", a déclaré Bernard Van Craeynest. En les citant tous, "il a pris soin de mettre en exergue le fait que le dialogue social était un outil important". En somme, pour le patron de la CFE-CGC, "l'exercice semble réussi".
Le crédit d'impôts plébiscité par les patrons
Côté patron, Grégoire Sentilhes, président du fonds d'investissement Nextstage, se félicite de ce que le président de la République destine son crédit d’impôts à toutes les entreprises, grandes et petites, sans exception. Une décision d’autant plus pertinente que, "sur les vingt dernières années, 88% des nouveaux emplois en France ont été créés par les entrepreneurs et les PME", rappelle-t-il. Selon lui, c’est ce qui permettra au chef de l’Etat de respecter son engagement d’inverser la courbe du chômage d’ici fin 2013.
Toujours sur le crédit d’impôt destiné aux entreprises, Frédéric Bedin, directeur général de l’agence de communication Public System parle d’une bonne mesure, "efficace", de nature à "créer des emplois". Si tant est qu’elle soit réellement "simple", "destiné à toutes les entreprises" et "pérenne durant tout son mandat", comme l’a affirmé le président. En revanche, "la moindre histoire de contreparties, de conditions, supprimera complètement l'intérêt de la mesure", met en garde Frédéric Bedin.
Surtout, il est convaincu que François Hollande est prêt à endosser le costume d’un "Schröder de la France". Quand le président dit : "je ne prépare pas le sort d'une prochaine élection", Frédéric Bedin entend "même si je dois être impopulaire, je changerais le sort de la France".
Erreur de communication
Au milieu de ce concert de louanges, Bruno Jeanbart, directeur des études d’Opinionway, considère le refus du chef de l’Etat d’admettre un "virage" depuis son élection comme une "erreur de communication". Le chef des enquêtes de l’institut de sondage estime ainsi que "pas un Français ne croira François Hollande" à ce sujet, même si "personne ne lui en tiendra rigueur".
Ce pourrait même être un élément positif : selon Bruno Jeanbart, l’opinion publique regrettait jusque-là un manque "d’orientation, de choix". Au moins, désormais, les Français, satisfaits ou non des décisions du gouvernement, admettront qu’il y a "une stratégie du président de la République face à la crise".