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"Il ne faut pas abîmer la loi Macron"

Richard Ferrand était l'invité de BFM Business ce mardi 17 février

Richard Ferrand était l'invité de BFM Business ce mardi 17 février - BFM Business

A quelques heures du vote de l'Assemblée nationale sur le projet de loi d'Emmanuel Macron, le rapporteur général PS du texte Richard Ferrand était l'invité de BFM Business. Il a expliqué qu'aucun "compromis de façade" ne sera effectué pour permettre au texte de passer.

Le projet de loi pour l'activité d'Emmanuel Macron s'apprête à franchir la première étape parlementaire. Les députés voteront, en effet, à 17h sur l'ensemble de ce texte aux 1001 facettes, ce mardi 17 janvier.

Invité de BFM Business, le rapporteur général PS du texte Richard Ferrand confie d'ailleurs ne pas être incollable sur ce projet de loi. A la question "pourriez-vous répondre juste à toutes les questions d'un quiz sur ce texte?", le député répond "bien sûr que non!".

"C'est un texte qui embrasse tous les secteurs de l'activité économique, avec une certaine technicité, ce qui fait que prétendre pouvoir répondre à tout est un peu présomptueux", a-t-il expliqué. "Il n'y a guère qu'Emmanuel Macron qui en serait capable. C'est son bébé, il le connaît bien", ajoute-t-il.

Le "stress d'avant-vote"

Un bébé sur lequel pèse quelques menaces car à quelques heures du vote, le gouvernement n'est pas encore sûr à 100% de disposer de la majorité nécessaire pour obtenir le feu vert. 

A ce sujet, Richard Ferrand reconnaît qu'"il y a toujours un stress d'avant-vote surtout sur un texte qui a suscité des controverses avec des prises de positions divergentes au sein de la majorité". Mais pour autant, le député PS ne veut pas compter sur la droite pour que le projet de loi obtienne le feu vert des députés.

"Il faut d'abord constituer notre majorité et faire en sorte que d'autres nous rejoignent. On ne peut pas décemment s'en remettre à l'opposition", a-t-il considéré.

Et même au sein de la majorité, Richard Ferrand reprend à son compte les déclarations d'Emmanuel Macron: il ne sera pas question de faire "des compromis de façade". "La loi Macron a sa cohérence. Au début on l'a qualifié de fourre-tout, désormais on se rend compte que c'est un ensemble très cohérent. Il ne s'agit pas maintenant de l'abîmer pour faire plaisir à Pierre, Paul ou Jacques et à la fin faire quelque chose qui soit dévitalisé", a-t-il détaillé.

Le dialogue social plutôt que la loi

Il a ensuite répondu à l'ancien ministre et député des Yvelines Benoît Hamon. Ce dernier a affirmé qu'il ne voterait pas le projet de loi, réclamant un seuil de compensation minimal pour les salariés dans le cadre du travail dominical. "Je comprends le raisonnement de Benoît Hamon qui se dit au fond il faut faire un seuil qui puisse être protecteur pour tous. Mais on ne peut pas chanter sur tous les tons sa foi dans le dialogue social et en même temps légiférer en disant "on fait un seuil minimal", qui se révélera ensuite être un plancher pour tous".

"Nous préférons qu'il y ait un dialogue social fructueux qui permette d'aboutir à un accord et nous avons mieux qu'un seuil nous avons une règle: pas d'accord pas d'ouverture", a-t-il, poursuivi. "Je préfère que les uns et les autres puissent se dire 'on est obligé de se mettre d'accord' plutôt qu'un système qui dit 'c'est la loi qui a réglé vos problèmes au fond', a-t-il insisté. Car, selon lui, "la loi sur les rapports sociaux, c'est une façon d'anticiper l'échec du dialogue social. Et moi j'y crois au dialogue social".

J.M.