BFM Business
Economie et Social

"Il y a une vraie majorité" au Parlement en faveur de la réforme des retraites, assure le Modem

Invité sur BFM Business, le vice-président de la commission des finances Jean-Noël Barrot est revenu sur les modalités du projet de loi très contesté.

C'est reparti pour une semaine tendue autour de la réforme des retraites. Pas de quoi effrayer la majorité qui s'attend à vote définitif du projet de loi d'ici l'été. Et pas question de passer en force, en usant de l'article 49-3 de la Constitution. "Il y a une vraie majorité solide, robuste pour voter ce texte" assure le vice-président de la commission des finances Jean-Noël Barrot (Modem – membre de la majorité présidentielle), qui était invité ce lundi dans l'émission "12H l'Heure H" sur BFM Business, .

"Il y a une majorité à l'Assemblée nationale et je pense que, au Sénat aussi, on trouvera une forme de majorité. (…) Je ne crois pas qu'on soit dans une situation où la majorité est fracturée et divisée", estime-t-il. 

Un "cocktail" de mesures

Reste encore à sortir de l'impasse, provoquée par la suspension de l'âge pivot. Si l'exécutif veut absolument l'équilibre, il faudra trouver un autre levier. "Il y a plusieurs pistes qui sont évoquées" rappelle Jean-Noël Barrot. "Nous ne sommes pas favorables à une augmentation du coût du travail, c'est-à-dire à une augmentation des cotisations qui sont payées par les entreprises. Puisque tout l'objet de notre politique - et si on voit les investisseurs étrangers investir en France, si l'on voit le moral des chefs d'entreprise aussi haut, c'est peut-être en partie grâce aux effets de cette politique - ça a été de baisser le coût du travail. Et notamment de baisser le coût du travail sur les salaires les plus proches du smic pour stimuler les créations d'emplois et la création de valeur dans les entreprises" rappelle le membre de la majorité au Palais Bourbon.

"Mais il y a d'autres leviers pour essayer de trouver un équilibre à moyen terme puisqu'on nous parle aujourd'hui de 12 milliards d'euros à trouver" (à horizon 2027, selon les calculs de Matignon) explique-t-il. "Je pense que ce n'est pas insurmontable et qu'on y arrivera, sans doute avec ce cocktail de mesures dont on parle ces jours-ci. C’est-à-dire : un peu d'allongement de la durée du travail pour certains et puis peut-être la mobilisation du fonds de réserve des retraites" (ou FRR). Selon les dernières estimations, le FRR, une sorte de fonds de pension public qui verse 2,1 milliards d'euros par an à la Cades, devrait disposer d'environ 15 milliards d'euros en 2024. 

Thomas Leroy