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Immobilier : les taux d'intérêt baissent encore mais le pouvoir d'achat aussi 

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La baisse des taux d'intérêt se confirme mois après mois. D'après le dernier baromètre Crédit Logement / CSA le taux moyen toutes durées confondues est descendu à 1,35% en avril frôlant ainsi le plus bas historique. Il n'empêche, face à la hausse des prix le pouvoir d'achat immobilier continue de se dégrader.

On se croirait presque revenu en 2016 lorsque mois après mois les taux d'intérêt immobiliers baissaient inexorablement. Presque car contrairement à 2016, la baisse des taux ne s'accompagne plus d'un gain de pouvoir d'achat. Les taux ne suffisent plus à compenser la hausse des prix dans les grandes agglomérations.

Des taux historiquement bas sur les durées longues

Et pourtant en avril, le taux d'intérêt moyen accordé par les banques flirte avec le plus bas historique. 1,35% toutes durées confondues selon Crédit Logement / CSA contre 1,33% en novembre 2016.

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On a même franchi de nouveaux records à la baisse sur les durées longues. avec seulement 1,27% pour les crédits sur 20 ans et 1,49% pour ceux sur 25 ans.

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- © Source : Crédit Logement / CSA

L'allongement spectaculaire des durées des crédits

L'autre élément clé qui ne se dément pas au fil des mois, c'est l'allongement des durées d'emprunts. Jamais ces durées n'ont été aussi longues. En avril les crédits sur 25 ans et plus représentaient plus de 42% des prêts accordés. Cette part n'était que de 15% il y a cinq ans. 

Le pouvoir d'achat immobilier recule malgré tout

Des crédits de moins en moins chers, des durées de plus en plus en longues sans parler du niveau de l'apport personnel réclamé par les banques et descendu lui aussi à des niveaux plancher : l'accès au crédit n'avait jamais été aussi facilité par les banques. Pourtant le pouvoir d'achat immobilier ne s'améliore plus. Bien au contraire. En témoigne la dernière publication du courtier Cafpi. Sur la douzaine d'agglomérations observées, seules deux d'entre elles (Reims et Nice) n'ont pas perdu de surface achetable sur l'année écoulée. 

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- © Source : Cafpi

Pour le reste, toutes les grandes villes observées par Cafpi voient le pouvoir d'achat immobilier baisser. Presque 6 m² de moins en un an à Nantes. 4 m² perdus pour Lyon, Rennes et Toulouse. Environ 3 m² de moins à Lille et Strasbourg alors que Bordeaux, Marseille et Paris ont perdu entre 1 et 2 m². Preuve que la faiblesse des taux d'intérêt ne compense plus la hausse des prix et la réduction des aides à l'achat. Ces conditions inédites permettent néanmoins d'amoindrir cette baisse du pouvoir d'achat immobilier et de maintenir l'accès au crédit pour les ménages les plus fragiles.

Marie Coeurderoy