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Finances publiques

Impôts: Gattaz dénonce le manque de confiance

"On nous rajoute en permanence des petites taxes dans tous les sens", déplore Pierre Gattaz.

"On nous rajoute en permanence des petites taxes dans tous les sens", déplore Pierre Gattaz. - John Thys - AFP

Le président du Medef déplore les "mesures très inquiétantes" mises en place par le gouvernement concernant les impôts. Il demande de la cohérence.

Le cafouillage gouvernemental autour de la promesse de François Hollande sur la fin des hausses d'impôts n'en finit plus de faire réagir. Le président du Medef, Pierre Gattaz, déplore le manque de "cohérence" entre "les beaux discours" de l'exécutif sur l'absence de hausse d'impôts et "des mesures qui sont très inquiétantes", dans Le Parisien/Aujourd'hui de ce vendredi 14 novembre.

"On nous parle de pause fiscale depuis six mois, et vlan! On nous rajoute en permanence des petites taxes dans tous les sens", dénonce le patron des patrons dans un entretien avec les lecteurs du quotidien.

Les beaux discours du Président

La reprise économique, "il faut aller la chercher", insiste Pierre Gattaz. "Pour ça, il faut deux choses. De la compétitivité, ça, c'est le rôle du pacte de responsabilité qui va dans le bons sens. Par contre, il faut aussi de la confiance. Ce qui nous manque."

"La confiance, c'est la cohérence entre les beaux discours qu'on a du président de la République, de Manuel Valls, et des mesures qui sont très inquiétantes", assène-t-il.

Vers des baisses d'impôts?

Le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, avait jeté le trouble en tout début de journée jeudi 13 novembre sur RTL en déclarant: "On ne peut pas graver dans le marbre une situation qui dépend d'un contexte international que nous ne maîtrisons pas."

Il répondait à la question: "Et l'année prochaine, dans le budget de l'année prochaine, il n'y aura aucune augmentation de rien, de quoi que ce soit?" François Hollande avait affirmé la semaine dernière qu'"à partir de l'année prochaine, il n'y aura(it) pas d'impôt supplémentaire sur qui que ce soit".

Plus tard jeudi matin, Christian Eckert a rectifié ses propos auprès de l'AFP, affirmant que "l'engagement du président de ne pas décider d'augmentations supplémentaires d'impôts pour qui que ce soit à partir de 2015 (serait) tenu." Allant plus loin, il a ensuite dit qu'il n'était pas exclu de procéder à "des baisses d'impôt supplémentaires" d'ici à 2017, affirmant même que "c'était un objectif".

Hausse de la fiscalité du gazole

Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a lui martelé: "Il n'y aura pas d'augmentation d'impôt, ça a été dit par le président de la République, ça s'appliquera."

Additionnant les hausses d'impôt décidées par l'actuelle majorité et la précédente, le ministre des Finances, Michel Sapin, a précisé devant les sénateurs: "30 plus 30 milliards (d'euros de hausses d'impôt) ça suffit. On ne peut plus aujourd'hui (...) aller vers l'équilibre de notre budget par une augmentation des impôts. Voilà la ligne qui est la nôtre."

Le débat autour de la pression fiscale a repris en raison de diverses augmentations d'impôt décidées ces dernières semaines, comme la fiscalité du gazole ou la possibilité donnée aux communes de surtaxer des résidences secondaires sous certaines conditions.

D. L. avec AFP