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Finances publiques

Impôts: le jour de "libération fiscale" arrive ce mercredi

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- - Joël Saget - AFP

A partir du 29 juillet, l’argent gagné ne servira plus à financer la dépense publique mais ira dans les poches du salarié.

Après mercredi, les Français travailleront enfin pour eux. Le 29 juillet correspond au "jour de libération fiscale" pour les salariés français, selon une étude de l'Institut économique Molinari, un think-tank libéral franco-belge, en partenariat avec du cabinet de conseil EY Belgique, relayée ce lundi par Le Figaro

D’après l'étude "Fardeau social et fiscal de l’employé moyen au sein de l’UE" 2015, les salariés français ont jusque là travaillé pour financer les dépenses publiques et de protection sociale et après cette date, ils commenceront à conserver le fruit de leur travail. Soit presque sept mois passés à travailler pour payer les charges et les impôts.

Le 29 juillet, c’est un jour plus tard qu’en 2014, et même trois jours plus tard qu’en 2013. "En 2015, les cotisations retraites ont été relevées, une contribution pour financer le dialogue social a été créée et l'impôt sur le revenu n'a pas baissé. Cela a suffi à faire passer un jour", analyse Nicolas Marques, chercheur à l'institut, cité par Le Figaro.

La France et la Belgique "championnes de la fiscalisation"

La France est d’ailleurs l’un des pays de l'Union européenne où le jour de libération fiscale arrive le plus tard. Sur les 28 pays membres comparés, seule la Belgique arrive plus tard (6 août). Des dates tardives qui valent à l’Hexagone comme à la Belgique d’être cette année encore taxés de "champions de la fiscalisation" dans l’UE. "Les prélèvements obligatoires y représentent 59,47 % (en Belgique, ndlr) et 57,53 % (en France)", soulignent les auteurs de l’étude.

"Suivent ensuite l'Autriche, la Hongrie, la Grèce et l'Allemagne. Les taux de prélèvements obligatoires y varient de 56,42 % à 52,27 % et les jours de libération fiscale s'y échelonnent entre les 10 et 25 juillet", poursuivent-ils. A titre de comparaison, la France est notamment derrière la Grèce (14 juillet), l’Allemagne (10 juillet), l’Italie (2 juillet), derrière un grand nombre de pays où le jour de libération fiscale est en juin, et surtout très loin derrière le Royaume-Uni (9 mai).

Au 11ème rang de pouvoir d'achat réel dans l'UE

Les auteurs notent que l’étude reflète "sans surprise" la hausse de la pression fiscale en France. "L'employeur Français doit désormais débourser 235 euros pour que son salarié moyen dispose de 100 euros de pouvoir d'achat. C'est 2 euros de plus que l'an passé et 5 euros de plus qu'en 2010."

Et le pouvoir d’achat réel des salariés français s’est dégradé par rapport à l'an dernier. Les salariés français sont "en théorie parmi les mieux payés de l'UE", explique l’étude. "Son employeur débourse en effet 55.805 euros, ce qui le met au 4ème rang",est-il rappelé. "Mais il est particulièrement fiscalisé, avec 32.103 euros de charges, impôt sur le revenu et TVA. Il ne reste in fine au salarié moyen que 23.702 euros, ce qui le met au 11ème rang de pouvoir d'achat réel dans l'UE." Une place de moins qu’en 2014...

V.R.