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Finances publiques

Verser des allocations aux démissionnaires coûtera très cher à l'Unédic

L'extension de l'assurance-chômage à tous les démissionnaires pourrait coûter "plusieurs milliards par an".

L'extension de l'assurance-chômage à tous les démissionnaires pourrait coûter "plusieurs milliards par an". - Philippe Huguen - AFP

Durant sa campagne, Emmanuel Macron a promis aux salariés qui démissionnent qu'ils auraient droit aux allocations chômage. Cette mesure pourrait coûter jusqu'à 14 milliards d'euros la première année, en raison notamment d'un effet d'aubaine.

L'extension de l'assurance-chômage à tous les démissionnaires pourrait coûter "plusieurs milliards par an", et même jusqu'à 14 milliards d'euros la première année, affirme le quotidien Les Échos dans son édition de mardi, en se fondant sur des évaluations du ministère du Travail. 

Comment cette mesure -l'une des promesses phares du candidat Emmanuel Macron- s'appliquera-t-elle aux salariés ayant démissionné avant son entrée en vigueur mais qui, incités par la perspective d'une allocation, décideront de s'inscrire à Pôle emploi? Autre inconnue: combien de salariés pourraient être poussés à démissionner pour profiter d'allocations? Selon le quotidien économique citant "les estimations du ministère du Travail", l'addition pourrait s'avérer particulièrement salée: "à paramètres d'indemnisation inchangés, il en coûterait entre 8 et 14 milliards rien que la première année, de 3 à 5 milliards les suivantes".

Des estimations préliminaires

"Il s'agit d'estimations préliminaires, extrêmes", selon le ministère du Travail, cité par Les Échos. Pour tenter d'amoindrir ce coût, des conditions d'indemnisation moins généreuses pourraient être proposées pour les démissionnaires, croit savoir le quotidien, qui évoque par exemple un délai de carence.

Le gouvernement compte mener la réforme de l'assurance-chômage d'ici à l'été 2018. Il envisage d'en faire bénéficier les démissionnaires, mais aussi les indépendants, de passer d'une gestion paritaire à une gestion tripartite avec pilotage de l'État, et d'introduire un bonus-malus sur les cotisations patronales pour lutter contre les contrats courts.

Les numéros uns des syndicats CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC seront reçus le 12 octobre à l'Élysée par Emmanuel Macron sur les futures réformes sociales, avant des concertations au ministère du Travail qui démarreront "fin octobre", d'abord sur l'apprentissage et la formation professionnelle, puis sur l'assurance chômage.

D. L. avec AFP