BFM Business
Economie et Social

Infirmiers et personnels hospitaliers en grève

L'intersyndicale FO-CGT-SUD réclame l'"abandon" du plan d'économies de "3,5 milliards d'euros" sur trois ans d'ici à 2017 et l'"abrogation de la loi santé".

L'intersyndicale FO-CGT-SUD réclame l'"abandon" du plan d'économies de "3,5 milliards d'euros" sur trois ans d'ici à 2017 et l'"abrogation de la loi santé". - Sebastien Bozon - AFP

Grève nationale, rassemblements partout en France... Les fédérations de la fonction publique hospitalière et les organisations infirmières salariées, libérales ou étudiantes alertent le gouvernement sur leurs conditions de travail.

"On n'est pas des machines, on est des êtres humains": les infirmiers, en mal de reconnaissance, mais aussi les aides-soignants et autres personnels hospitaliers, sont appelés à se mobiliser ce mardi contre la dégradation de leurs conditions de travail et la rigueur budgétaire affectant la santé.

Grève nationale, rassemblements partout en France... Les fédérations FO, CGT, SUD et CFTC de la fonction publique hospitalière, mais aussi, fait rare, une vingtaine d'organisations infirmières salariées, libérales ou étudiantes, ont choisi la même date pour tirer la sonnette d'alarme.

A Paris, un cortège doit s'ébranler vers 10H30 de Montparnasse en direction du ministère de la Santé dans le 7e arrondissement, où seront reçues des délégations, selon les syndicats.

"Etranglement budgétaire", manque de personnel, augmentation de l'activité, cadences infernales... Les griefs sont nombreux et partagés, même si l'intersyndicale FO-CGT-SUD et le mouvement unitaire infirmier ont chacun leurs revendications propres.

"Il y a une montée en puissance du mécontentement qui traverse tous les types d'établissements et toutes les catégories de professionnels", assure Mireille Stivala (CGT). 

Difficile de mesurer l'ampleur de la colère, les personnels de santé pouvant être assignés pour garantir la continuité des soins. Reste que les réformes de ces quinze dernières années, comme l'instauration de la tarification à l'activité pour financer les hôpitaux "à l'acte", ont déstabilisé les personnels, principale variable d'ajustement en période de restrictions budgétaires.

Cet été, les suicides de plusieurs soignants, dont au moins cinq infirmiers, ont mis en lumière une souffrance grandissante, affirment les syndicalistes, même si ces drames sont toujours "multifactoriels". "On voit une recrudescence des tentatives de suicide, de burn-out" dans les établissements, s'inquiète Denis Basset (FO). 

Qualité et sécurité des soins

Dans ce contexte, l'intersyndicale FO-CGT-SUD continue de réclamer l'"abandon" du plan d'économies de "3,5 milliards d'euros" sur trois ans d'ici à 2017, "l'arrêt des fermetures de lits" ou encore l'"abrogation de la loi santé" et de ses groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui font craindre des restructurations. 

De leur côté, les 17 organisations infirmières souhaitent mettre en avant leur profession, exercée par plus de 600.000 personnes en France et pourtant "méprisée" par les pouvoirs publics, selon le collectif. 

Valorisation des salaires en adéquation avec les compétences ou la pénibilité du travail, inclusion des infirmières dans les discussions sur le système de santé ou encore meilleurs droits sociaux pour les étudiants font partie des doléances. 

"On attend des mesures urgentes pour garantir la qualité et la sécurité des soins", résume Nathalie Depoire. Avec "1,2 million de personnes âgées et malades chroniques" à leur charge, les infirmiers libéraux ont une place "légitime" dans l'organisation des soins, souligne Philippe Tisserand, de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), prônant un statut d'"infirmière référente" sur le modèle du médecin traitant.

Interrogée sur RTL, Marisol Touraine a redit lundi soir qu'elle présenterait "d'ici la fin du mois ou au début du mois de décembre au plus tard (...) une stratégie pour améliorer les conditions de travail, pour entendre la souffrance ou le mal-être lorsqu'ils sont là" chez les soignants. Et la ministre de rappeler que "depuis 2012, l'hôpital c'est 10 milliards d'euros de plus".

P.S. avec AFP