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Jean-Marc Ayrault appelle au vote massif du Traité budgétaire européen

A l’issue de la présentation du Pacte budgétaire en Conseil des ministres, Jean-Marc Ayrault a appelé les députés à voter massivement pour

A l’issue de la présentation du Pacte budgétaire en Conseil des ministres, Jean-Marc Ayrault a appelé les députés à voter massivement pour - -

Le Premier ministre s’exprimait ce 19 septembre à l’issue du Conseil des ministres pour présenter le texte de loi organique issu du Pacte budgétaire européen. Il en a profité pour appeler toute la gauche à soutenir le texte.

Il n’y a pas de règle d’or dans le Traité, pas de perte de souveraineté de la France, le pacte de croissance est sur les rails. Lors de la conférence de presse suivant le Conseil des ministres, et diffusée en direct sur BFM Business, le Premier ministre, celui de l’Economie et celui des Affaires européennes ont répondu aux critiques formulées ces derniers jours à la gauche du PS et même au sein de la majorité.

"La France s’est engagée elle-même à rendre l’équilibre à ses comptes publics" a déclaré Jean-Marc Ayrault, rappelant que la réduction des déficits faisait partie des promesses de campagne du candidat Hollande. "Ce n’est pas le Traité qui nous l’impose, c’est une décision que nous avons prise nous-même" a-t-il martelé. Ainsi, c’est pour lui le contraire d’un abandon de souveraineté puisque des finances saines seront justement le moyen de la "préserver" et de "garder des marges de manœuvres pour relancer notre croissance".

Des propositions à venir pour réorienter l'Europe

Le chef du gouvernement espère un vote "massif" du texte par le Parlement, ce qui devrait, selon lui, donner "plus de force à la voix du président de la République" dans les prochains rendez-vous européens. Le Premier ministre a tenté d’étayer cette affirmation en assurant que "si la voix de la France est écoutée et entendue en Europe", c’est parce que "les Français ont voté massivement pour élire François Hollande", puis pour les députés socialistes aux législatives.

Si ce pacte représente une étape dans "la construction européenne", "tout n’est pas fait", a souligné Jean-Marc Ayrault. Il a ainsi indiqué que la France préparait des "propositions" pour avancer dans la réorientation de l’Europe. D’où l’importance que la voix du dirigeant français porte en Europe...

Pas de carcan mais des procédures

Toujours pour rassurer les récalcitrants de gauche, le Premier ministre a cédé la parole au ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, qui a assuré qu’il n’y avait pas de "règle d’or" dans ce Traité, donc pas de "remise en cause de la souveraineté". En équilibriste, il a affirmé que ce pacte mettait simplement en place des "règles d’équilibre des Finances publiques", qui ne peuvent être comparées à "un carcan" mais qui constituent plutôt des "procédures pour le sérieux budgétaire".

Pierre Moscovici a par ailleurs confirmé la constitution d’un Haut conseil des Finances publiques dont plusieurs des membres viendront de la Cour des comptes.

Le gouvernement s’est par ailleurs félicité des différentes avancées européennes contenues dans le Traité. Dans le désordre: la supervision directe des banques par la Banque centrale européenne (BCE), la mise en place de la taxe sur les transactions financières, les interventions de la BCE pour aider les Etats les plus fragiles, le Pacte de croissance. Tout cela "va dans la bonne direction", s’est-il réjoui.

La conférence de presse a ensuite dérivé vers des sujets tout à fait différents, tels que l'éventuelle future union bancaire ou les caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo...

Le vote de la loi organique au Parlement, lui, est prévu pour la première semaine d'octobre.

Nina Godart