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Finances publiques

Jean-Marc Ayrault défend son "budget de combat"

Jean-Marc Ayrault a voulu rassurer les classes moyennes

Jean-Marc Ayrault a voulu rassurer les classes moyennes - -

A la sortie du Conseil des ministres du 28 septembre qui a adopté le projet de budget pour 2013, le Premier ministre a défendu la rigueur budgétaire pour réduire le déficit comme il l'avait fait, jeudi, sur France 2.

Mise à jour le 28 septembre à 11 heures 50

"Un budget de combat, un budget de reconstruction". Comme jeudi soir sur France 2, le Premier ministre a insisté, à la sortie du conseil des ministres ce vendredi, sur l'orientation budgétaire de son gouvernent.

Malgré les sollicitations au sein même de sa majorité pour lâcher du lest sur la rigueur budgétaire au moment où la croissance flanche, il a confirmé un "effort sans précédent" pour réduire le déficit. De même, il n'a pas annoncé une révision à la baisse des perspectives de croissance pour l'an prochain (0,8%) alors que les économistes s'attendent à un petit 0,1% voire 0%. "Notre prévision est réaliste et tenable", a-t-il lancé.

Le projet de budget 2013 qui a été adopté,ce vendredi, en conseil des ministres va en tout cas intégrer 20 milliards de prélèvements supplémentaires (qui viendront s'ajouter aux 7 milliards déjà votés) et 10 milliards d'économies de fonctionnement. Au total, l'effort structurel atteindra donc 37 milliards.

"Je dis stop à l'endettement. La France emprunte aujourd'hui à des taux très bas. Si nous modifions notre objectif de réduction du déficit, les taux vont remonter. Or, le premier poste du budget, ce n'est pas l'éducation nationale ou la défense, mais le remboursement de la dette", a-t-il expliqué pour défendre sa position.

9 contribuables sur 10 épargnés

Concernant les hausses d'impôts, Jean-Marc Ayrault a voulu rassurer les classes moyennes. Selon lui, "à revenus constants, 9 contribuables sur 10 seront épargnés par les mesures nouvelles". Il a en revanche défendu la future taxation à 75% des très hauts revenus.

Intérrogé sur le maintien de certaines niches fiscales alors qu'un grand coup de balais était prévu, Jean-Marc Ayrault a reconnu que deux secteurs, la culture et l'outre-mer, bénéficieront d'un régime favorable, sans toutefois convaincre des raisons de cette mansuétude.

Sur la fiscalité des entreprises les PME seront épargnées : seules les grosses seront mises à contribution, a-t-il insisté.

Enfin, sur le dossier délicat de la TVA et de la CSG, il a rappelé son hostilité à une hausse générale de la première et a promis qu'il n'y aurait pas d'augmentation de la seconde en 2013. Ce qui ne signifie pas que des transferts de cotisations n'interviendront pas. Nuance.

Le titre de l'encadré ici

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Le budget 2013 en chiffres :

> prévision de croissance : 0,8%

> réduction du déficit : 20 milliards d'euros (à 61,6 milliards)

> impôts supplémentaires : 20 milliards

> économies budgétaires : 10 milliards

> taux de prélèvements obligatoires : 46,3% (+1,4%)

Patrick Coquidé