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Juppé prêt à parier sur un "retour au plein emploi" s’il est élu

Alain Juppé a présenté officiellement son programme économique mardi 10 mai au Palais des Congrès, à Paris.

Alain Juppé a présenté officiellement son programme économique mardi 10 mai au Palais des Congrès, à Paris. - AFP- Eric Feferberg

"Le candidat à la primaire à droite en vue de l'élection présidentielle estime que l'objectif du plein emploi est "parfaitement atteignable"."

François Hollande s’était engagé sur une inversion de la courbe du chômage dès la fin de sa première année de mandat , lui parie sur "un retour au plein emploi", sans préciser de date. Alain Juppé présentait mardi soir son programme économique dans le cadre de sa candidature aux primaires en vue de l’élection présidentielle de l’année prochaine.

Suppression de l'ISF

Le favori des sondages de la primaire à droite s’est exclamé : "J'ai choisi comme fil conducteur le retour au plein emploi", au sein du Palais des Congrès, à Paris. Le maire de Bordeaux qualifie cet objectif d’"ambitieux" mais de "parfaitement atteignable". Autre candidat à la primaire, François Fillon, mise lui aussi sur le retour au plein emploi.

Dossier et graphiques à l'appui, le maire de Bordeaux a égrené ses propositions pendant près d'une heure, dans un amphithéâtre acquis à la suppression de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) et à la diminution du nombre de fonctionnaires, mesures précédemment évoquées.

Alain Juppé entend supprimer la durée légale du travail hebdomadaire de 35 heures. L'idée est de la relever à 39 heures par défaut et de laisser la charge à chaque entreprise de fixer sa durée du travail dans le cadre d'une négociation avec le personnel.

Abaissement des dépenses publiques

Parmi les autres objectifs contenus dans le livre Cinq ans pour l'emploi d’Alain Juppé qui paraît ce 11 mai, la réduction de 85 à 100 milliards d’euros des dépenses publiques au cours des 5 ans de mandat présidentiel. L'Etat y participerait pour 30 milliards d'euros et le candidat fera connaître les missions visées "pendant la campagne", a-t-il promis. Il table donc sur un ratio de dépense publique à hauteur de 50% du PIB, contre 57% actuellement. Le candidat propose de transférer le financement de la politique familiale vers la TVA.

Côté impôt, il chiffre à 28 milliards d'euros la baisse des prélèvements obligatoires, confiant au détour d'une phrase que ses propositions n'étaient pas "rock and roll". Il envisage de baisser massivement l’impôt sur les sociétés. En revanche, pas de cadeau fiscal prévu pour les ménages. 

Recours aux ordonnances

Mardi soir, étaient notamment venus le soutenir : Alain Minc et Jean-François Cirelli, l’ancien PDG de Gaz de France. À la fin de son propos Alain Juppé est revenu sur 1995 pour dire comment il allait réformer. "Je pense que la société française est mûre pour évoluer", a-t-il déclaré. Il vise sur une action rapide dès les premiers mois de son éventuelle présidence de la République. Il faut "dire la vérité avant", considère-t-il. "Mes 100 jours à moi ils seront avant l'élection présidentielle", a-t-il dit, répétant qu'il préparait "une dizaine d'ordonnances" dès son arrivée au pouvoir.

A.R. avec AFP