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Economie et Social

Chômage partiel, Fonds de solidarité... Les changements prévus au 1er juin inquiètent les entreprises

A partir du 1er juin, l'Etat compte couper progressivement ses dispositifs d'aide, notamment le chômage partiel et le Fonds de solidarité. Or pour les entreprises qui ne constatent pas un retour fort de la demande, c'est trop tôt.

Les chefs d’entreprises ont fait passer le message à Bruno Le Maire: "il est beaucoup trop tôt pour retirer les aides de l’Etat". La reprise est très progressive, elle entraîne des surcoûts sanitaires et les consommateurs ne se ruent pas dans les magasins. La semaine dernière, la moitié des commerces a réalisé moins de 50% de leur chiffre d’affaires habituel.

Or, à partir du 1er juin, le gouvernement va réduire progressivement la voilure sur certaines aides aux entreprises. 

"L'Etat ne doit pas nous lâcher"

"Dans ces conditions, il est dangereux de couper le Fonds de solidarité qui s’adresse justement à ceux qui ont perdu plus de la moitié de leurs recettes" explique un haut responsable patronal. A compter du 1er juin, seuls certains secteurs auront encore le droit de toucher de l'argent de ce fonds. "Après le 1er juin, le fonds de solidarité sera maintenu pour tous ceux dont l’activité continue à être fermée (bars, cafés, restaurants), tous ceux qui ont peu de chances de voir leur activité se re-développer dans les prochaines semaines (l’événementiel), tous ceux qui sont directement impactés par la fermeture des activités collectives (théâtres, festivals, cinémas)", avait précisé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire début mai

Par ailleurs, la reprise en charge progressive du chômage partiel par les entreprises, de l’ordre de 5 à 10%, est aussi une source d’inquiétude pour de nombreux patrons. Jusqu'ici, l'Etat prend en charge 100% des salaires versés aux personnes au chômage partiel (dans la limite de 4,5 Smic). Mais cela va changer au 1er juin, avec une partie de ces montants qui devront être financés par les entreprises. 

Les chefs d’entreprises mettent donc en garde l’exécutif: "nous n’entendons plus parler que du plan de relance de la rentrée mais nous vivons dans le présent" explique l’un des participants aux réunions hebdomadaires avec Bercy. "Et si nous voulons tenir d’ici là, l’Etat ne doit pas nous lâcher sans quoi les faillites évitées au printemps seront celles de la rentrée".

Thomas Sasportas et OC