L'Elysée, champion des heures sup
On travaille beaucoup à l'Elysée, et pas seulement ces derniers temps pour préparer l'intervention de mi-mandat du chef de l'Etat de ce jeudi soir.
On travaille tellement que le nombre d'heures supplémentaires effectuées par les collaborateurs de la présidence a atteint 85.670 heures l'an dernier selon Marc Le Fur, rapporteur UMP des crédits de la présidence de la République à l'Assemblée nationale. Une moitié des 830 collaborateurs en bénéficierait.
L'Elysée a déboursé 1,55 million d'euros (sur 68 millions de dépenses totales de personnel) pour payer ces dépassements. Un paradoxe lorsqu'on sait que les socialistes ont un à priori négatif pour les heures supplémentaires. Le gouvernement Ayrault les avait même refiscalisées en 2013.
Pratique traditionnelle au Palais
A vrai dire, l'Elysée est traditionnellement un grand utilisateur d'heures supplémentaires. D'ailleurs, chaque année dans son examen du budget de l'Elysée, la Cour des comptes critique le recours trop important à ce mécanisme.
Elle a aussi relevé les irrégularités qui a affecté dans le passé leur utilisation, comme l'attribution aux agents en déplacement et aux militaires en poste au Palais, qui n'y ont pas droit normalement. Ou le versement d'un nombre d’heures peu vraisemblable. Un collaborateur de la présidence a ainsi été crédité de 245 heures supplémentaires le même mois !
"Dossier épineux"
Le rapporteur de l'Assemblée reconnait cependant que l'Elysée tente de mettre de l'ordre dans ce maquis puisque la diminution des dépenses pour ce poste est d'environ 15% par rapport à 2012. Il note que, lors d'un entretien, Sylvie Hubac, la directrice du cabinet du président, "s’est montrée soucieuse des efforts à réaliser en ce domaine, tout en soulignant le caractère épineux du dossier."
Il est vrai que certains collaborateurs du chef de l'Etat ont des horaires à géométrie variable. "Le rythme de vie de la Présidence de la République s’insère difficilement dans une planification d’horaires de travail prévisibles et réguliers, y compris pour des personnels d’intendance ou d’exécution, amenés à accompagner régulièrement le Président de la République dans ses déplacements internationaux ou à réaliser des prestations en soirée et le week-end", conclut le député UMP.