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Economie et Social

L'Elysée en a fini avec le régime minceur

La subvention du budget de l'Etat à celui de l'Elysée est fixée à 100 millions d'euros

La subvention du budget de l'Etat à celui de l'Elysée est fixée à 100 millions d'euros - Bertrand Langlois-AFP

François Hollande vient certes de réduire les avantages matériels accordés aux anciens présidents de la République. Mais, pour l’Elysée, la période des économies est révolue. C’est ce que révèle un document budgétaire transmis aux députés.

Terminée la vie dorée d'anciens présidents de la République française payée par les contribuables. Un décret présidentiel publié hier au Journal Officiel limite à l'avenir les avantages matériels des ex-chefs de l'Etat, comme le personnel mis à leur disposition. 

Pourtant, à l'Elysée, l'ère des économies semble révolue. Depuis qu'il a succédé à Nicolas Sarkozy en mai 2012, le président "normal" François Hollande a fait économiser près 20 millions d’euros à l’Etat.

Mais le document budgétaire concernant l’Elysée annexé au projet de budget pour 2017 évoque "l’épuisement des marges d’économies" et "la nécessité de soutenir les services de l’Elysée confrontés à une activité soutenue, en particulier en année électorale".

Du coup, la dotation de l’Elysée inscrite au budget de l’Etat en 2017 ne baissera plus. Elle sera fixée à 100 millions tout rond, comme cette année. 

Coiffeur à 9.845 euros par mois

Mais que finance l’Elysée avec 100 millions d’euros? D’abord des charges de personnel pour 67 millions. L’Elysée emploie en effet 806 personnes: des fonctionnaires détachés de leur administration et des contractuels.

Ils sont conseillers au cabinet du chef de l’Etat, jardiniers, secrétaires, personnel de service ou les 60 gardes du corps du président et de ses proches. Et puis bien sûr le fameux coiffeur personnel du président qui émarge à 9856 euros bruts mensuels. 

En tout cas, sous Nicolas Sarkozy, il y avait 76 personnes de plus, rappelle perfidement le document budgétaire.

500.000 euros en plus pour les déplacements

Il y a ensuite 18 millions d'euros de dépenses de fonctionnement. En 2017, les frais d’affranchissement du courrier présidentiel augmenteront de 30.000 euros pour prendre en compte selon le document budgétaire "la quantité supplémentaire de courrier occasionné par l’élection présidentielle".

Le document de Bercy ne dit pas s’il s’agit des lettres qui seront envoyées par le président sortant pour prendre congés de ses interlocuteurs ou celles postées par le nouveau président pour se présenter.

Et puis il y a les toujours très surveillées dépenses des déplacements du chef de l’Etat. En 2017, il est prévu pour ce poste 14,7 millions, soit 500.000 euros de plus que cette année.

Mais il clair qu’un nouveau président voudra se déplacer davantage qu’un président réélu comme François Hollande. En particulier en Europe pour prendre langue avec ses homologues.

Rallonges à prévoir ?

Justement, un nouveau président élu en mai prochain pourra très bien exiger des crédits supplémentaires. En vertu de la séparation des pouvoirs, le Parlement ne discute jamais le budget de la présidence de la République, et vote sans discuter des rallonges de crédits.

Mais peut-on imaginer Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon ou Bruno Le Maire s’empresser d’augmenter leurs propres crédits alors qu'ils promettent tous entre 80 et 100 milliards d’économies budgétaires s’il sont élus?

P.C