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Economie et Social

L'épargne des Français est la réserve de croissance "la plus forte que nous ayons"

Invité sur le plateau de 12H, l'Heure H, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau estime que les plans de relance publics ne peuvent pas être l'alpha et l'oméga de la reprise. En revanche, l'énorme épargne accumulée par les Français pendant cette crise est un des meilleurs leviers de la relance.

Dans quel état se trouve la France ? Pas si mal, assure le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, qui était invité ce jeudi sur le plateau de "12H, l'Heure H". "Evidemment, cette crise est sévère mais peut-être moins sévère que nous le craindrions" estime-t-il, croyant à une reprise "en aile d'oiseau".

"L'économie française est aujourd'hui au niveau où nous l'attendions en septembre, soit "trois mois d'avance sur la reprise" poursuit-il. "Ce qui pourrait vouloir dire que nous retrouvons le niveau d'activité pré-Covid-19 non pas mi-2022 (…) mais début 2022." Evidemment, il y a "beaucoup d'aléas" dans cette perspective, "dont l'aléa sanitaire".

100 milliards d'épargne 

Comment accompagner cette relance? "N'attendez pas tout de l'Etat dans cette phase qui s'ouvre" tranche François Villeroy de Galhau. "Il faut des mesures de relance mais (…) notre pays a besoin d'un pacte de confiance avec les acteurs privés."

Et un des meilleurs leviers reste l'épargne des Français. "Nous estimons qu'à la fin de l'année, nous serons à 100 milliards" d'euros d'épargne forcée accumulée depuis le début de la crise. Soit l'équivalent de "4 à 5 points de croissance. C'est une réserve de croissance, c'est la plus forte que nous ayons" martèle le gouverneur.

"Mais pour que les ménages consomment leur épargne, l'élément clé qui ne se mesure pas mais qui est absolument central, c'est la confiance." Confiance sanitaire évidemment, mais aussi confiance économique.

Garantie fiscale

Pour assurer cette confiance économique, il faut déjà assurer une "garantie fiscale" explique-t-il. "Le gouvernement et le président de la République ont dit qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts, je crois que cela est justifié. Symétriquement, c'est très difficile d'imaginer des baisses d'impôts, vu notre situation budgétaire et donc je crois que donner aux acteurs privés, ménages et entreprises, une garantie de stabilité fiscale pour plusieurs années, cela pourrait être une bonne stratégie."

L'autre garantie doit être sociale. "Nous avons la chance d'avoir une sécurité sociale forte. (…) Le maintien d'une indemnisation du chômage, élevée, est plutôt un atout aujourd'hui dans la confiance économique" juge-t-il. Enfin, la troisième garantie, c'est celle de la formation. "Elle est vitale en particulier pour les jeunes." Reste à savoir si cela suffira…

Thomas Leroy