L’Etat ne subventionnera plus le Stade de France
Selon Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, depuis 1995 l’Etat a versé au Stade de France 115 millions d’euros, dont 12 millions d’euros pour la seule année 2012, au titre de l’indemnité pour absence de club résident.
Mais cette subvention ne sera pas renouvelée l’année prochaine. Elle a été purement et simplement rayée du budget 2013 du ministère, présenté mardi 2 octobre. La recherche d'économies budgétaires n’explique pas tout. Le montage financier permettant la construction et le fonctionnement du Stade France de même que la concession accordée à Bouygues et à Vinci a été maintes fois pointé du doigt pour ses aberrations.
Les fédérations de Football et de Rugby vont avoir un rôle à jouer
Le Conseil constitutionnel a ainsi jugé illégales, en février 2011, certaines clauses de l'accord, le rendant de ce fait invalide. C’est cette décision qui permet au ministère des Sport de dénoncer le contrat, qui court pourtant jusqu’en 2025.
Quelques années auparavant, avant même l’inauguration du stade, la Cour des comptes soulignait le trafic d’influence autour de l’obtention du contrat de concession et ses termes, qui tournent très nettement en défaveur des finances publiques. (voir encadré).
Le gestionnaire du Stade de France et les fédérations françaises de football (FFF) et celle de rugby (FFR), utilisatrices de l’enceinte, doivent donc trouver de nouveaux moyens d’assurer la pérennité du site. " J'attends cette réunion avec impatience car beaucoup de questions restent sans réponses. " a déclaré à l’AFP Philippe Auroy, directeur général du Stade de France.
La principale concerne la FFR, qui envisage de construire son propre stade, après l’échéance de son contrat de concession en 2013. Si le projet se concrétise " il n'y a pas d'avenir pour le Stade de France", a-t-il ajouté.
Le titre de l'encadré ici
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Les dessous ombrageux du montage financier du Stade de France
En 1997, déjà, la Cour des comptes avait dénoncé les aberrations entourant la construction du Stade France. Le rapport pointait du doigt l’étonnante implication d’Edouard Balladur, alors Premier ministre et candidat à l'Elysée, dans l’avancée du dossier. Il avait signé le contrat de concession en avril 1995, c’est-à-dire entre les deux tours de la présidentielle, "alors qu'il s'apprêtait à quitter ses fonctions". "Son implication directe aussi bien dans l'opération d'aménagement que dans celle d'organisation de la manifestation sportive" était également souligné par la Cour.
Celle-ci n’avait pas manqué d’épingler le contrat de concession passé avec Bouygues et Vinci. S’il comporte beaucoup d’obligations pour l’Etat, les géants du bâtiments ne sont quant à eux engagés sur aucune contrepartie.
C’est ainsi que l’Etat doit verser une indemnité pour compenser la manque à gagner d’une absence de club résident au Stade de France. Pourtant, les comptes du Stade ont toujours été bénéficiaires.