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L'Etat sera moins généreux avec les partis politiques en 2015

En 2014, le PS a reçu 25,5 millions d'argent public contre 18 millions pour l'UMP

En 2014, le PS a reçu 25,5 millions d'argent public contre 18 millions pour l'UMP - Jacques Demarthon-AFP

Selon le projet de budget de l'Intérieur, qui sera examiné lundi 3 novembre, l'enveloppe accordée aux partis va baisser de 15% l'an prochain pour atteindre 58,3 millions d'euros. Le PS devrait en rester le principal bénéficiaire.

Tout le monde devra faire des économies l'an prochain, y compris les partis politiques. Selon le projet de budget du ministère de l'Intérieur, qui sera discuté le 3 novembre à l'Assemblée, l'aide publique au financement des formations politiques se montera en 2015 à 58,3 millions d'euros contre 68 millions cette année. 

L'enveloppe, que se partage une petite trentaine de formations et calculée en fonction des résultats aux législatives de 2012, va donc baisser de 15%. 

Financements occultes

"Les mesures d'économies sont certes justifiées dans le contexte contraint des finances publique. Mais (je) tiens à rappeler que la démocratie a un coût : l'aide publique allouée aux partis politiques n'est pas une dépense indue et elle constitue la meilleure garantie contre les financements occultes", déplore le député PS Romain Colas, rapporteur des crédits du ministère de l'Intérieur. Il est vrai que le financement public des partis ne représente que 0,03% du budget de l'Etat. 

Comme l'an dernier, le PS, vainqueur des dernières élections, devrait être le premier bénéficiaire (voir encadré) suivi de l'UMP et du Front national. Le financement public représente environ 40% du budget total du PS qui dépasse 50 millions, 45% de celui de l'UMP, un tiers pour le FN et les écologistes.

90 millions de dons de particuliers

En plus de ce financement via le budget, les partis bénéficient aussi des dons de particuliers. Ces derniers peuvent en effet déduire de leur impôt sur le revenu 66% de leur versement dans une limite de 20% de leur revenu imposable et à condition de ne pas dépasser 7.500 euros par an (15.000 euros par foyer fiscal).

Selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) citée dans le rapport parlementaire, le montant annuel de ces dons avoisine 90 millions d'euros par an. Ce qui représente pour l'Etat un coût fiscal de 60 millions d'euros.

7,2 millions pour "le Sarkothon"

Le député PS fait également remarquer que le lancement par l'UMP d'une souscription en 2013 pour rembourser les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy, le "Sarkothon", a augmenté ce montant total de ces dons.

Au total, écrit Romain Colas, ce Sarkothon, qui a permis de récolter 11 millions d'euros, "a donc coûté à l'Etat une somme que l'on peut évaluer, en fourchette haute, à 7,2 millions d'euros". 

L'aide publique en 2014:

> PS : 25,5 millions

> UMP : 18,2

> Front national : 4,99

> Europe Ecologie les Verts : 3,2

> PCF : 2,9

> Union des radicaux, centristes, indépendants et Démocrates :2,3

> Parti Radical de gauche :1,6

> Nouveau Centre :1,0

En millions d'euros. Source : Assemblée nationale

Patrick Coquidé