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Finances publiques

Croissance: embellie en 2015 selon l’Insee (sauf pour le chômage)

L'Insee entrevoit une embellie sur le front de la croissance et des prix, mais reste pessimiste quant à l'emploi.

L'Insee entrevoit une embellie sur le front de la croissance et des prix, mais reste pessimiste quant à l'emploi. - Reuters-Dado Ruvic

L'Institut de la statistique a publié ses prévisions économiques pour les six premiers mois de 2015. Il entrevoit une embellie sur le front de la croissance et des prix, mais reste pessimiste quant à l'emploi.

L'institut de la statistique voit un rayon de soleil sur l'économie française en 2015. Il publiait ce 18 décembre sa note de conjoncture, un document très attendu du fait que ce sont les premières estimations pour le premier semestre de l'année à venir. L'Insee apporte donc deux messages plutôt positifs.

Le premier: la France s'éloigne un petit peu de la zone rouge, à la fois en termes de croissance et de déflation. L'institut s'attend à une petite accélération de la croissance au premier semestre.

La France s'éloigne de la zone rouge

Le PIB progresserait de 0,3% du PIB au premier comme au deuxième trimestre. Cela veut dire qu'à la moitié de l'année, l'acquis de croissance atteindrait déjà 0,7%, rendant tout à fait plausible la prévision de croissance annuelle formulée par le gouvernement, de 1% en 2015.

Cette performance pourra être réalisée, selon l'Insee, grâce à un environnement international plus porteur, lui-même dû à la baisse du pétrole qui va consolider la reprise notamment dans les pays anglo-saxons.

En Europe, il faut ajouter la baisse de l'euro et des politiques budgétaires moins accommodantes. En France, d'autres freins se desserrent. Une stabilisation est notamment attendue dans la construction, et les entreprises vont profiter, en plus de la baisse de l'euro et du pétrole, de la politique économique – pacte de responsabilité et CICE.

Pas suffisant pour faire baisser le chômage

Deuxième message de l'Insee: attention à ne pas confondre inflation négative et déflation, c'est-à-dire baisse des prix et déflation, qui va bien au-delà. La baisse des prix qu'on pourrait encore observer au cours des premiers mois de l'année s'expliquera par la baisse des prix des matières premières et des importations, ainsi que par la sous-utilisation des capacités de production.

L'Insee pourrait d'ailleurs pêcher par pessimiste, parce qu'elle a retenu comme hypothèse un pétrole à 70 dollars le baril, alors qu'il coûte déjà moins cher aujourd'hui. S'il reste à ce niveau, ce sera un coup de pouce supplémentaire.

Pour autant, ce ne sera pas suffisant pour faire baisser le chômage. C'est sur ce thème que s'arrête l'optimisme de l'institut. Le chômage devrait en effet continuer à augmenter d'ici mi-2015, pour s'établir à 10,2% de la population active en métropole, soit 0,3 point de plus par rapport au 3ème trimestre 2014. Il culminerait en outre à 10,6% en outre-mer, supérieur de 0,2 point à son niveau entre juillet et septembre 2014.

Au quatrième trimestre 2014, le taux devrait atteindre 10% en métropole, selon l'Institut national de la statistique, qui revoit ses prévisions à la hausse de 0,1 point par rapport aux précédentes.

Emmanuel Lechypre avec N.G.