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L'Unsa réclame une nouvelle étude d'impact sur la réforme des retraites

Pour Laurent Escure, président du syndicat réformiste, la conférence de financement qui débute doit être "la session de rattrapage de l'étude d'impact". Le responsable se dit néanmoins optimiste alors que l'Unsa-RATP appelle à un nouveau "lundi noir".

Les premières sessions de la "conférence sur l'équilibre et le financement des retraites" entre le gouvernement et les partenaires sociaux ont eu lieu. Avec un objectif: trouver des solutions pour "atteindre l'équilibre financier de l'ensemble des régimes de retraite de base en 2027".

Quelle que soit le résultat de cette "conférence" lancée le 30 janvier et qui doit se poursuivre jusque fin avril, il est déjà prévu que le gouvernement prenne, dans les trois mois qui suivent le vote de la loi, une ordonnance "pour rétablir cet équilibre".

Mais pour Laurent Escure, président du syndicat UNSA, il faut à nouveau mettre les chiffres sur la table, l'étude d'impact du gouvernement n'étant plus valable après les avancées (ou concessions) obtenues après les grèves du mois de décembre.

Sur BFM Business, le responsable explique: "La conférence de financement peut être la session de rattrapage de l'étude d'impact. Ce n'était pas pour ça qu'elle a été faite mais c'est ce qui va se passer. On va demander en premier lieu, je sais que les employeurs sont aussi sur cette position, qu'on refasse une étude d'impact sur les avancées qu'on a obtenues, sur les garanties qu'on a obtenues, leur impact financier sur la transition entre 2022 et 2027 puis 2037. Donc on va demander d'abord à avoir tous les chiffres sur la table, de les croiser avec des expertises croisées pour savoir quel est le besoin de financement, c'est la première étape". "La première chose est qu'on se mette d'accord pour qu'on ait des chiffres communs", souligne Laurent Escure.

L'Unsa-RATP appelle à un "lundi noir" le 17 février

Et d'ajouter: "moi je rentre dans cette conférence avec un peu d'optimisme parce que je crois que si on veut crédibiliser la démarche du compromis tripartite entre les pouvoirs publics, les employeurs et les représentants des salariés, on a un intérêt à faire en sorte que cette conférence soit réussie. A la fois pour que les salariés ne soient pas les seuls à être pénalisés par des besoins de financement parce que c'est le cas de toutes les réformes précédentes. Et à la fois pour montrer que le gouvernement, les syndicats et les employeurs peuvent se mettre d'accord. Je pense qu'il y a un enjeu très fort là-dessus". 

Reste que cette volonté de compromis et cet optimisme affiché par le patron de l'Unsa se heurte aussi à la réalité de sa base. Le pôle traction de l'Unsa-RATP, premier syndicat de la régie des transports parisiens, a en effet appelé ce jeudi à un "lundi noir dans les transports" d'Île-de-France le 17 février, jour de l'examen du projet de réforme des retraites en séance à l'Assemblée nationale.

"Conformément à la volonté des assemblées générales, l'Unsa-RATP pôle traction, premier syndicat à l'exploitation ferroviaire, organise et continue la lutte contre cette réforme de retraite inique", indique dans un communiqué Laurent Djebali, représentant des conducteurs de métro et RER à l'Unsa-RATP. "L'Unsa-RATP appelle l'ensemble des salarié(e)s métro et RER à se mobiliser très massivement pour un lundi noir dans les transports", poursuit-il.

Olivier Chicheportiche