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Finances publiques

Baisse de l'euro: une bonne nouvelle pour le gouvernement?

L'euro a atteint son plus bas niveau face au dollar depuis novembre 2012

L'euro a atteint son plus bas niveau face au dollar depuis novembre 2012 - Philippe Huguen - AFP

La monnaie unique a atteint, ce jeudi 25 septembre, un plus bas face au dollar depuis novembre 2012. Si les effets à long terme sont positifs, ils n'impacteront pas la croissance avant l'année prochaine.

C'est un chiffre qui pourrait faire plaisir au gouvernement français. Ce jeudi 25 septembre, l'euro a atteint son plus bas niveau depuis novembre 2012 à 1,2737 dollar, en raison notamment de bons indicateurs américains et de politiques monétaires divergentes menées par la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne.

Lors de son déplacement en Allemagne, lundi, Manuel Valls notait déjà la baisse de la monnaie unique et affirmait qu'il était "essentiel qu'elle reste à ce niveau". Il est plus qu'exaucé puisqu'elle continue encore de chuter.

Un impact mineur sur le pouvoir d'achat

Pour Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis, la baisse de la monnaie unique face au dollar, devise qui représente la moitié des échanges mondiaux, est effectivement "une très bonne nouvelle", cette chute durant depuis déjà plusieurs mois.

A court terme, un euro plus cher augmente le prix des importations, entraînant une hausse de l'inflation avec des répercussions négatives sur le pouvoir d'achat des ménages. Mais en raison du très faible niveau de l'inflation "l'impact est mineur" juge Jean-Christophe Caffet. 

A moyen terme, la baisse de la monnaie unique permet d'améliorer la compétitivité des entreprises et augmente les exportations.

Pas d'effet avant 2015 pour la croissance

Au final l'effet pour la croissance dans le cas de la France est bénéfique. La question est de savoir à combien peuvent se chiffrer ces effets et quand se traduiront-ils?

Jean-Christophe Caffet estime que les répercussions ne se feront sentir qu'à la toute fin du dernier trimestre de 2014. "Pour 2014, tout est déjà joué" résume-t-il. Autrement dit, il sera trop tard pour faire mieux que les 0,4% que vise le gouvernement cette année. Eric Heyer économiste à l'OFCE tient le même discours "les effets à moyen terme mettent deux à trois trimestre pour se faire ressentir" explique-t-il.

L'effet de la baisse de l'euro face au dollar va en revanche impacter la croissance pour 2015. Jean-Christophe Caffet l'évalue à 0,3% point de PIB sur la première année.

Autre effet positif selon Eric Heyer. Un euro plus faible "facilite la consolidation budgétaire". "Les pays qui ont le mieux réussi [cette consolidation, ndlr], le Canada par exemple, ont dévalué de 20 à 30% leur monnaie", fait-il remarquer. Ainsi les efforts de l'exécutif pour tenir les dépenses seraient rendues plus simples par la baisse de l'euro.

Julien Marion