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Finances publiques

La Banque de France dévoile le salaire de son gouverneur

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. - Jacques DEMARTHON / AFP

Outre ses bénéfices, la Banque de France a décidé ce lundi de dévoiler le salaire de son gouverneur, François Villeroy de Galhau, "par souci de transparence".

La Banque de France a pour la première fois dévoilé le salaire de son gouverneur, fixé à 283.129 euros brut en 2016, dans le rapport annuel de l'institution publié lundi. "Nous avons pensé par souci de transparence et par alignement sur les meilleures pratiques internationales que, dorénavant, ces chiffres seraient publiés chaque année", a expliqué lors d'une conférence de presse François Villeroy de Galhau, gouverneur de l'institution.

Cette rémunération, à laquelle s'ajoute une indemnité de logement brute de 5.643 euros par mois, "soutient très favorablement la comparaison avec d'autres gouverneurs de l'Eurosystème", a-t-il ajouté. Ainsi, le gouverneur de la banque centrale allemande, Jens Weidmann, a perçu une rémunération totale de 444.159 euros l'an passé, tandis que le patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, gagnait 389.760 euros. Hors zone euro, la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, va toucher 199.700 dollars (environ 187.200 euros) en 2017, selon la Fed.

Des bénéfices en hausse

Ce lundi, la Banque de France a également affirmé avoir dégagé en 2016 un bénéfice de 3,52 milliards d'euros en progression de 58%, tiré notamment par les mesures de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Le résultat ordinaire avant impôts s'est affiché à 5,55 milliards en hausse de 18%. Plus de 80% de celui-ci a été reversé à l'État, sous forme d'impôt sur les bénéfices et de dividendes, soit au total 4,5 milliards d'euros.

Le produit net bancaire (équivalent au chiffre d'affaires) est également ressorti à 7,75 milliards d'euros, un résultat en progression de 12%, soutenu en partie par l'augmentation des revenus issus des dépôts bancaires. Les revenus de la banque centrale française ont également gonflé sous l'effet du programme d'achat de titres décidé par la BCE. Ces achats ont entraîné une nouvelle phase de croissance du bilan de la Banque de France, a précisé François Villeroy de Galhau lors d'une conférence de presse. "Il y a un effet volume qui est favorable, c'est-à-dire l'augmentation de la taille de notre bilan (...) mais en face de cet effet de volume favorable, il y a un effet de taux qui lui est défavorable", a-t-il souligné.

Le niveau de provisions stable

En outre, le niveau de provisions pour faire face aux risques généraux, hors ceux de change, est demeuré stable à 8 milliards d'euros. Il n'a pas été "nécessaire de poursuivre le renforcement du fonds pour risques généraux", indique l'institution financière dans un communiqué, en raison de la "qualité" de ses nouveaux actifs, principalement des titres souverains français. Hors opération de politique monétaire, la Banque de France dispose d'un portefeuille d'investissement s'élèvant à 71 milliards d'euros, précise l'institution. Par ailleurs, les avoirs en or et en devises de la Banque de France s'élèvent à 137 milliards d'euros, en croissance de 9 milliards notamment en raison de l'appréciation de l'or contre l'euro.

Les dépenses des activités ont elles diminué de 2,15% à 1,03 milliard d'euros. Concrétisation de la première année d'application du plan stratégique à horizon 2020, les effectifs ont diminué de 4,7%, mais la présence du personnel de la banque a été maintenue dans chaque département, leurs activités ayant été réorganisées. À fin 2016, la Banque de France comptait 11.690 agents.

P.L avec AFP