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La Banque de France met en garde contre « la tentation de s’endetter »

Les taux bas profitent aux entreprises et aux ménages mais leur endettement reste un risque pour le pays, prévient l’institution.

Si on évoque régulièrement la dette publique française, on oublie un peu vite l'endettement des ménages et des entreprises. C’est le message envoyé par la Banque de France dans son rapport semestriel sur les risques du système financier français, publié ce lundi.

Invitée sur le plateau de 12H, l’Heure H, la sous-gouverneure de la Banque de France Sylvie Goulard a ainsi mis en garde les ménages et les entreprises contre « la tentation de s’endetter » en raison de la baisse des taux. « Ce n’est pas l’endettement en soi qui est mauvais » rappelle-t-elle soulignant qu’une entreprise pouvait, par exemple, investir dans de l’innovation. « Mais la charge a tendance à monter puisque les taux sont très bas. Il faut quand même rembourser le capital » insiste-t-elle, précisant que « la France se détache de la zone euro par un taux d’endettement des sociétés non-financières (ménages et entreprises) qui est assez élevé. »

Risques sur les marchés

Concernant les entreprises privées, le taux d’endettement français atteint les 140% du PIB tandis qu’il se situe sous la barre des 100% en Allemagne, a-t-elle précisé. Clairement, cette hausse du crédit « augmente le risque de défaut et/ou les difficultés de refinancement en cas de choc macroéconomique » insiste le rapport.

Du côté des ménages, des signaux « d'assouplissement progressif » des critères d'octroi du crédit appellent à la vigilance. « Vous avez un quart des ménages qui reçoivent des crédits alors qu'ils sont déjà soumis à une charge d'endettement, intérêts et remboursement compris, la plus élevée », a illustré Yvan Odonnat, directeur général adjoint de la Stabilité financière et des opérations à la Banque de France, lors d'une conférence de presse.

Autre sujet d’inquiétude pour la Banque de France : une nouvelle accumulation de risques sur les marchés, nourrie notamment par l'environnement de taux bas. « Cela implique une recherche particulièrement vive de rendements, qui peut aboutir à prendre plus de risques » prévient Sylvie Goulard.

La rédaction avec AFP