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Economie et Social

L'ex-patron de la CGT, Thierry Lepaon, recasé par le gouvernement

Thierry Le Paon va prendre la tête d'une nouvelle agence gouvernementale

Thierry Le Paon va prendre la tête d'une nouvelle agence gouvernementale - Denis Charlet-AFP

"Obligé de céder son poste à Philippe Martinez après la polémique sur le coût de son appartement de fonction, Thierry Lepaon va prendre la présidence de la nouvelle agence de cohésion sociale. Et il n'est pas le seul à bénéficier des bonnes grâces du gouvernement."

Jacques Chirac appelait cela un "plaçou". Un mot corrézien qui désigne un poste public que l'on attribue à un ami politique ou à un obligé que l'on veut recaser.

Les présidents changent mais la pratique perdure. Qui va prendre la tête de la nouvelle Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, transformée en Agence de la langue française et de la cohésion sociale? L’ancien patron de la CGT Thierry Lepaon, qui avait dû abandonner son poste après la polémique sur le coût de son appartement de fonction. Une agence créée sur mesure pour lui permettre de continuer à percevoir une rémunération. Mercredi 13 avril sur BFMBusiness, son successeur Philippe Martinez, trouvait tout à fait normal que Thierry Lepaon soit ainsi recasé. 

Et qui va en effet diriger le nouveau Haut commissariat à l’engagement civique? François Chérèque, l’ancien leader de la CFDT. En plein psychodrame de la loi El Khomri et au beau milieu de la négociation sur l'assurance-chômage, le gouvernement avait tout intérêt à faire un geste en direction de la CFDT qui est au coeur des négociations.

Pour le gouvernement, ce sont des gestes qui ne coûtent pas très cher et qui peuvent mettre de l’huile dans les rouages avec les syndicats, ce qui par les temps qui courent n'est pas totalement inutile à l'exécutif. 

504 agences et autres instituts

Il faut dire que la création d'organismes publics à l'utilité souvent peu évidente est une vraie maladie dans notre pays. Il y avait en France fin 2015 504 agences, instituts et autres établissements administratifs dépendant de l’Etat, en plus bien-sûr des administrations classiques. C'est le cas de Pôle emploi, du CNRS, de l’INA mais aussi de l’Agence des aires marines protégées ou encore de l'Agence pour la garantie des droits des mineurs.

Mais ce n’est pas tout. A côté de ces "opérateurs de l'Etat" comme on les nomme, il y a aussi 500 commissions administratives rattachées à tel ou tel ministère comme le Conseil d’orientation des retraites dépendant de Matignon, ou le Comité de l’environnement polaire rattaché à l'Ecologie. 

Un problème, une commission

Tout le monde connait le dicton: " en France, un problème, une commission". Et comme il y a beaucoup de problèmes en France, il y a beaucoup de commissions. 

Certes, l'an dernier, dans le cadre de la politique de simplification administrative, 32 commissions ont disparu, comme celle de la création pour les arts du cirque ou l'Observatoire des abattoirs. Mais 32 sur 500, ce n’est quand même pas violent.

En mars, l’Assemblée nationale a bien voté la création d'une Agence française de la biodiversité voulue par Ségolène Royal qui va regrouper quatre organismes existants. Plutôt une bonne initiative. Sauf que cette agence emploiera quand même plus de 1.200 agents. Car il n’est pas prévu de faire des économies d’échelle à cette occasion!

P.C